Nous conduisons une opération de maintenance sur notre outil de gestion de portefeuille. Nous espérons une résolution dans les plus brefs délais. Merci de bien vouloir patienter.

Les actions toujours attrayantes malgré le regain de volatilité

Les actions continuent de bien se comporter malgré les craintes liées à une diminution des achats d’obligations par la Fed.

Jocelyn Jovène 10.06.2013
Facebook Twitter LinkedIn

Les Bourses mondiales ont tremblé, mais n’ont pas cédé. Depuis le début de l’année, les indices boursiers des grands pays développés, Japon en tête, affichent toujours des performances très satisfaisantes. Une situation qui contraste avec les places financières émergentes, toujours tributaires, pour leur part, du cycle de l’économie chinoise et de sa mue d’une économie tirée par les exportations à une croissance plus autocentrée.

Prime de risque en repli

Les moteurs de cette surperformance des actions par rapport aux autres classes d’actifs résident principalement dans l’espoir d’une normalisation de la croissance économique américaine, et ce malgré une conjoncture déprimée en Europe et morose dans les émergents. Après un premier trimestre plutôt mou sur le front des publications de résultats, certains gérants estiment même que les sociétés cotées devraient être en mesure d’afficher une croissance de 5% à 9% de leurs bénéfices en 2013 – ce qui constituerait un soutien "fondamental" non négligeable pour cette classe d'actif.

Si l’on en croit plusieurs observateurs, le potentiel d’appréciation des actions sur longue période resterait significatif, car la prime de risque est encore très au-dessus de sa moyenne historique. Au niveau mondiale, elle est actuellement de 5,8% selon les stratégistes de Société Générale, contre une moyenne historique de 3,9% - un indicateur pointant une sous-évaluation relative par rapport aux actifs moins risqués.

La correction récente sur les marchés financiers constituerait même une occasion de saisir des opportunités dans l’univers actions, selon JPMorgan. Pour Jan Loeys, responsable de l’allocation d’actifs globale au sein de la banque américaine, les actions sont LA classe d’actif risquée à privilégier :

« [Leur] progression est moins importante que celle du crédit depuis le début de la crise, [leur] prime de risque reste relativement élevée d’un point de vue historique, et en dehors des secteurs défensifs, les actions ne sont pas trop dépendantes de la recherche de rendement », explique-t-il dans une note aux investisseurs datée du 7 juin.

Nigel Bolton, responsable de l’équipe Actions Européennes de BlackRock, estime que d'autres facteurs plaident pour la classe d'actif.

Retraits des liquidités ?

Les valorisations resteraient raisonnables, en particulier en Europe où les marchés marquent un temps de retard sur le Japon et les Etats-Unis.

« Par rapport aux obligations et aux liquidités, le marché reste extrêmement sous-évalué, ce qui constitue son principal attrait aux yeux d’investisseurs en quête de rendement dans un marché où tout semble indiquer la persistance de faibles rendements obligataires », observe Bolton.

La seule grande incertitude, dans le contexte actuel, porte sur l’impact des retraits de liquidités par la Fed. La compression des rendements obligataires, totalement artificielle, a poussé les investisseurs vers les valeurs défensives à croissance visible (biens de consommation de base : alimentation, tabac, boissons; produits d’hygiène et de beauté) au détriment des valeurs cycliques, relativement décotées.

Pour Emmanuelle Ferreira, gérante chez ACOFI Gestion, on assiste même à une bipolarisation du marché qui rend délicate la construction de portefeuille :

« Traditionnellement, les marchés sont tirés par les titres plus ‘value’. On assiste à une situation inverse où ce sont les valeurs se traitant sur des multiples élevés et à faible béta qui surperforment. C’est un rallye atypique », explique-t-elle.

L’espoir de certains stratégistes est que le retrait des liquidités par la Fed se fasse de manière graduelle et ordonnée – les dernières statistiques sur l’emploi américain ont ainsi été qualifiées de « Goldilocks », c’est-à-dire ni trop élevées par rapport au consensus, ni trop basses (cf le commentaire de Bob Johnson sur le sujet) – de quoi ouvrir la perspective d’une normalisation de la politique économique américaine.

Un tel contexte serait favorable notamment aux valeurs cycliques, jusqu'ici plutôt délaissées, qui aurait alors l'occasion de combler leur retard sur le reste de la cote.

MOTS-CLEFS
Facebook Twitter LinkedIn

A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.