La hausse des marchés, depuis 2012 notamment, s’explique à la fois par la forte baisse des primes de risque – avec la garantie reçue de la BCE que la zone euro n’imploserait pas – et depuis le deuxième trimestre 2013, par l’espoir ténu d’un redressement de la croissance économique en Europe.
Ces deux moteurs ont alimenté une remontée des multiples de valorisation, le P/E de l’indice Stoxx 600 passant de 9,2x en juin 2012 à 13,5x aujourd’hui. Autrement dit, ce n’est pas la croissance des profits des entreprises qui a provoqué la hausse de la Bourse, mais bien le changement d’état d’esprit des investisseurs.
Cette situation est sur le point de changer, affirment les stratégistes de Goldman Sachs dans une étude datée du 20 novembre. Dans ses perspectives pour les actions européennes en 2014, la banque américaine anticipe une augmentation de 14% des résultats des entreprises composant l’indice Stoxx 600, puis de 13% en 2015.
Ce regain de croissance s’expliquera par l’amélioration des conditions d’activité en Europe, le rebond des marges à partir de niveaux toujours bas, et l’augmentation des taux d’utilisation des capacités productives.
Comme l’illustre le graphique suivant, Goldman Sachs fait donc le pari que la phase de hausse alimentée par « l’espoir » de la reprise sera suivie par une phase de croissance plus établie et surtout plus longue.
Dans ce contexte, l’indice Stoxx 600 pourrait atteindre 360 points d’ici 12 mois (contre 323 au moment de la publication de l’étude, soit un potentiel de hausse de 11-12%), et retrouverait vers 2016 le niveau atteint lors du précédent pic (hors dividendes réinvestis).