Depuis l’été 2012, la hausse des actions en Europe (et dans le monde développé) a atteint des proportions significatives. Mais cette hausse a pour principale explication une appréciation des ratios de valorisation et une réduction de la prime de risque actions.
Qu’est-ce que cela veut dire ? La prime de risque est en finance l’écart de rendement attendu d’une action par rapport à un actif dit sans risque. C’est le surcroît de rémunération qu’un investisseur attend d’une action pour la détenir.
Plus les investisseurs sont averses au risque, plus ils demanderont une prime de risque élevée. Comme l’illustre le graphique suivant, la prime de risque actions dans les pays développés a atteint des records en 2008 (après la faillite de Lehman Brothers) et en 2011-2012, en pleine crise de la dette souveraine en zone euro. A l’inverse, en 2000, en pleine bulle sur les valeurs de technologie, de médias et de télécommunications (« TMT »), la prime de risque était à un plus bas.
Source: SG Cross Asset Research
Le mouvement de hausse ou de baisse de la prime de risque traduit donc le désintérêt ou l’attrait des actions pour les investisseurs.
Le niveau de la prime de risque indique également le niveau de cherté relative des actions par rapport aux obligations (logique puisqu’il s’agit d’un écart de rémunération – plus celui-ci est grand, plus les actions sont attrayantes par rapport aux actions, ce qu’exprime également le graphique précédent).
La prime de risque est une donnée particulièrement importante car elle constitue l’un des ingrédients clefs des modèles de valorisation utilisés par les analystes pour déterminer l’attrait relatif d’un titre par rapport à un marché ou un secteur.
La valeur d’un titre se détermine généralement en prévoyant un flux de dividende ou de trésorerie disponible que l’on va actualiser avec un taux. Ce taux d’actualisation représente en fait le coût du capital de l’entreprise. Et il est déterminé à partir du taux sans risque, auquel on ajoute une prime de risque ajustée du béta de l’action (le béta représentant la plus ou moins grande sensibilité de l’action aux variations du marché).
En résumé, la baisse de la prime de risque contribue à réduire le taux d’actualisation utilisé pour estimer la valeur d’un titre. Elle contribue mécaniquement à une réappréciation de sa valeur et réciproquement.