Lentement, Solocal gère la transition de ses annuaires du papier vers le numérique… Dans un marché publicitaire peu dynamique, l’environnement concurrentiel s’intensifie et impose d’accélérer sur le front des investissements. Dans ce contexte, l’augmentation de capital de 440 millions d’euros, bien que garantie par certains des actionnaires de l’entreprise, ne donne que l’impression du temps.
Le marché anticipe que l’opération permettra de ramener le ratio de dette nette sur marge brute opérationnelle autour de 3 fois. Solocal a indiqué que la condition pour réaliser cette augmentation de capital était de renégocier les termes de son financement actuel (avec allongement de la maturité en 2018).
Mais les problèmes de fond demeurent. La nouvelle organisation commerciale mise en place par le groupe doit faire la preuve de sa pertinence. Et le profil de croissance bénéficiaire futur de l’éditeur d’annuaires n’est toujours pas clair.
L’annonce des résultats annuels n’a guère permis d’avancer sur ces sujets. A court terme, Solocal table sur une nouvelle année de contraction de ses revenus, et vise une marge brute opérationnelle (EBITDA) entre 355 et 375 millions d’euros (en baisse de 60 millions d’euros).
Dans une note publiée ce matin, les analystes de Barclays notaient : « la question de fond est de savoir si les investissements récents vont permettre un retournement de situation ou s’ils vont juste montrer que le niveau actuel des marges est intenable. »
Ils comptent sur 2014 pour avoir un premier élément de réponse, mais le marché, lui ne semble guère se faire d’illusions – alors qu’il doit déjà s’attendre à un niveau significatif de dilution avec l’augmentation de capital.
Le consensus a d’ailleurs réagit en baissant ses prévisions de résultats pour 2016, alors qu’il anticipait jusqu’ici un rebond des profits à cet horizon.