Source: Morningstar Direct
Pour Pierre-Yves Bareau, responsable de l’équipe dette émergente chez J.P.Morgan Asset Management, la correction qui s’opère depuis l’an dernier (graphique) n’est sans doute pas terminée, car un certain nombre de pays doivent engager un processus d’ajustement et de rééquilibrage de leurs déficits (publics et commerciaux).
Le recul de la classe d’actifs est donc justifié, mais on ne peut pas parler pour autant de correction massive et d’un état d’esprit d’investisseurs qui capituleraient. « L’ajustement n’est pas terminé, mais nous ne pensons pas qu’il y a de défiance des investisseurs vis-à-vis de la classe d’actifs », a expliqué le gérant au cours d’un entretien téléphonique réalisé le 14 février.
Les craintes de contagion des émergents vers le reste du monde sont également limitées, selon le gérant. Mais comme de nombreux investisseurs et courtiers, la seule exception à la règle, est le cas chinois, lequel doit réussir au mieux la transition vers un nouveau modèle économique.
« Il y a peu de risque de contagion des marchés émergents vers les pays développés. La seule exception est la Chine, qui pourrait être un facteur de risque systémique si la transition vers un nouveau modèle économique connaissait un accident, explique le gérant. Nous pensons que les autorités chinoises disposent des moyens pour gérer ce processus de transition. En revanche, nous pensons également que les investisseurs surestiment le rythme de croissance de l’économie chinoise une fois que la transition sera achevée. »
Pierre-Yves Bareau identifie même des opportunités d’investissement dans les pays qui ont justement engagé un ajustement de leurs déséquilibres macro-économiques et où les banques centrales sont intervenues pour défendre leur devise :
« Des opportunités d’investissement apparaissent sur les pays qui ont engagé un redressement de leurs comptes courants, et où les banques centrales sont intervenues, comme l’Inde ou l’Indonésie. D’autres pays, qui n’ont pas engagé de réformes suffisantes (cas du Brésil, de la Turquie ou de l’Afrique du Sud), devraient continuer de souffrir. »
Parmi les opportunités, le gérant évoque les cas de l’Indonésie ou de la Slovénie, qui offrent aujourd’hui des niveaux de spreads raisonnables et cohérents avec leurs fondamentaux :
« La dette de l’Indonésie ou de la Slovénie offrent des niveaux de prime de risque raisonnables au regard de l’amélioration de leurs fondamentaux, avec un spread de 300-350 points de base par rapport aux bons du Trésor. »