Peugeot a enregistré une perte nette de 6,78 euros par action, et de 3,67 euros par action si l'on exclut les charges de restructuration, dépréciations et les activités arrêtées - résultat en-deçà des attentes du marché (3,61 euros).
Le constructeur automobile continuera de souffrir en Europe, où les mesures de restructuration devraient produire leurs effets, mais à un rythme très lent.
Le gouvernement français et le chinois Dongfeng Motors ont donné leur accord pour rentrer au capital pour environ 800 millions d'euros chacun (524 millions d'euros pour l'augmentation de capital réservée et 276 millions d'euros pour l'offre secondaire).
La famille Peugeot sera diluée mais après leur investissement de 200 millions d'euros, les trois actionnaires auront chacun 14% du capital.
Au total, Peugeot lèvera 3 milliards d'euros. Compte tenu de la dilution, notre estimation de la juste valeur passe de 15 à 10 euros par action.
Les prévisions du groupe pour 2014 nous semble raisonnables, tout comme l'objectif d'atteindre un free cash-flow positif en 2016.
La consommation de trésorerie par la division automobile est tombée de 200 millions par mois en 2012 à 90 millions en 2013. Nous prévoyons que le free cash-flow sera négatif à hauteur de 222 millions d'euros en 2014, 104 millions en 2015, et redeviendra positif à hauteur de 119 millions d'euros en 2016.
Nous pensons que les investisseurs qui cherchent une histoire de redressement plus convaincante en Europe devrait plutôt considérer Fiat (noté 5 étoiles).
Nous ne sommes toujours pas convaincus que les mesures de réduction des coûts et de partenariat avec Dongfeng suffiront à faire de Peugeot un acteur viable dans l'industrie. La fermeture de l'usine d'Aulnay profitera au groupe en 2015, au moment où le marché automobile devrait repartir plus fortement.
Pour être un acteur compétitif à l'échelle globale, Peugeot doit réduire ses capacités de 25% en Europe et atteindre 3 millions d'unités produites en dehors des marchés français et chinois.