Cet article fait partie de la série "Perspective", qui regroupe des contributions externes. Le texte suivant a été rédigé par l'équipe de Neuflize OBC. Il a été rédigé par Didier Duret, Wilfrid Galand et Arnaud de Dumast (partie Politique d'investissement).
Dès le milieu du Grand Siècle, Pascal écrivait : « Toute sa vie, l’homme cherche la vérité et ne trouve que l’incertitude ».
Ce sentiment peut légitimement étreindre l’investisseur après cinq ans de hausse quasi ininterrompue des marchés : l’évolution de l’environnement monétaire, la persistance de tensions géopolitiques et les déséquilibres propres à différentes zones géographiques, sont autant d’éléments qui incitent à la prudence. Cependant, le contexte économique demeure bien orienté et les entreprises ont démontré leurs capacités à délivrer de solides résultats.
Notre scénario d’une croissance économique mondiale robuste en 2014 reste donc d’actualité mais l’exigence est de mise pour profiter des réelles opportunités offertes par les marchés financiers.
Un contexte économique qui reste porteur
La tendance demeure positive dans le monde développé. Nous restons en particulier favorables aux actions européennes qui profitent du rebond économique de la zone euro. Aux Etats-Unis, la lisibilité des derniers indicateurs économiques est rendue plus difficile par les tempêtes hivernales. Néanmoins nous demeurons confiants quant au potentiel d’accélération de la croissance américaine au cours des prochains mois. De son côté, le Japon devrait continuer de bénéficier d’un environnement monétaire accommodant, malgré les incertitudes liées à la hausse de TVA prévue en avril.
Les pays émergents dans leur ensemble n’ont toujours pas retrouvé la force de traction qui était la leur il y a quelques mois. Nous demeurons prudents sur ces marchés, tant sur les actions que sur les obligations. En Chine, le changement de modèle de développement et ses impacts sur le système financier pèsent sur les perspectives de croissance à court terme. Par ailleurs, les pays exportateurs de matières premières, comme le Brésil, souffrent de la baisse des cours. Les tensions géopolitiques affectent l’Europe émergente et la Russie. Néanmoins, certains pays tournés vers l’exportation manufacturière, comme le Mexique ou Taiwan, conservent un potentiel intéressant.
D’une façon plus générale, les pressions inflationnistes sont très faibles. Les taux d’intérêts devraient donc rester bas à moyen terme, sauf en cas d’emballement de la croissance, ce qui reste improbable à ce stade. Pour autant, le risque déflationniste ne se matérialise pas, permettant une poursuite ordonnée de la normalisation monétaire menée par les banques centrales américaines et britanniques. Le dollar américain et la livre sterling devraient en bénéficier.
L’exigence est plus que jamais la règle de tout investisseur
Le temps de la revalorisation généralisée des marchés est désormais derrière nous et le consensus actuel autour d’un scénario optimiste les rend plus vulnérables aux mauvaises nouvelles. Cela doit nous inciter à redoubler de vigilance en sélectionnant des entreprises qui profitent de tendances de long terme comme l'accélération de l'innovation et la montée des exigences des consommateurs, ou encore en diversifiant les portefeuilles actions dans les sociétés de taille intermédiaire.
Politique d’investissement
L’appréciation du risque économique et politique se focalise actuellement sur trois sujets principaux que sont le fléchissement du rythme de croissance dans les pays émergents, l’inflexion de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine et la situation politique en Europe de l’Est, avec la question ukrainienne. Pour autant, malgré ces risques que nous prenons bien en compte, l’environnement nous paraît demeurer favorable aux actifs risqués, principalement en Europe, qui bénéficie du meilleur momentum économique.
De fait, nous accordons toujours la préférence aux actions dans nos portefeuilles, avec un poids proche de 60% dans le cadre d’une orientation de gestion Equilibre. Au sein des actions, nous privilégions l’Europe par rapport aux Etats- Unis et ne sommes pas investis directement sur les pays émergents. Les choix thématiques ou sectoriels sont également liés à cette préférence européenne avec en particulier une sélection de sociétés exposées à la croissance domestique.
La partie obligataire des portefeuilles ne comporte pas d’emprunts d’Etat, à l’exception ponctuelle de pays périphériques de la zone Euro. La partie investie en obligations du secteur privé l’est toujours dans une logique de portage jusqu’à l’échéance et de diversification, tant sectorielle que géographique.
Le reste des portefeuilles, enfin, comporte une diversification sur des stratégies de performance absolue, autant que possible non corrélées aux marchés d’actions ou d’obligations, et une part résiduelle de liquidités.
Source: Neuflize OBC