Deux ans après avoir provoqué l’un des plus gros défauts de l’histoire financière (200 milliards d’euros et une décote comprise entre 59% et 65%), la Grèce est revenue avec succès sur les marchés financiers.
Selon l’agence Reuters, le pays aurait vendu 3 milliards d’euros d’obligations souveraines à 5 ans au taux de 4,95%, soit moins que les 5,90% offerts par l’Irlande, premier pays de la zone euro à revenir sur les marchés en juillet 2012. La demande pour le papier grec aurait atteint 20 milliards d’euros.
Pourtant, le pays présente toujours une situation économique contrastée : la croissance du PIB n’est toujours pas au rendez-vous et son endettement public, après avoir fortement reculé en 2012, a rebondi depuis pour se situer à 157% fin 2013, rappellent les économistes de Citi dans une étude datée du 8 avril.
Le déficit de la balance courante s’est réduit, mais principalement du fait de la contraction des importations (-36% depuis le pic) que du rebond des exportations. La situation financière du secteur privé est toujours précaire, ajoute Citi : les résultats du secteur non financier ont reculé de 4% sur les trois premiers trimestres de 2013 et le taux d’épargne des ménages est toujours en territoire négatif.
La seule bonne nouvelle vient du fait que, du fait de la restructuration de la dette, la Grèce a bénéficié d’un rééchelonnement de ses échéances. En outre, 80% de la dette du pays est dans des « mains officielles », souligne la banque.
« Ce placement permettra avant tout à la coalition gouvernementale grecque de négocier dans de meilleures conditions le versement des prochaines tranches d’aide financière, avec ses partenaires européens et la troïka. En revanche, le volume de cette émission reste dérisoire au regard des échéances de remboursement auxquelles la Grèce doit faire face, estimées à 50 milliards d’euros d’ici 2 ans », tempère Ronan Blanc, gérant obligataire chez Quilvest Gestion.