L’allocation d’actifs de Goldman Sachs évolue peu. Dans sa dernière livraison, datée du 11 avril, les stratégistes de la banque américaine recommandent de continuer à privilégier les actions sur des horizons des 3 et 12 mois, au détriment des obligations gouvernementales. Ils adoptent une position « neutre » sur les actions Asie-Pacifique hors Japon et « sous-pondérer » sur les matières premières.
« Nous nous attendons à ce que le rebond du momentum de croissance soit le principal moteur des marchés financiers à court terme », écrivent les stratégistes et économistes de Goldman Sachs.
Reprise du cycle
Selon les économistes de la banque, la croissance américaine devrait revenir vers un rythme annualisé de 3% après un premier trimestre marqué par le froid, grâce à la reprise de la consommation et des investissements, un moindre impact des économies budgétaires.
La zone euro devrait voir son rythme de croissance progresser de 1,6 point de pourcentage, mais les économistes de Goldman note que « l’essentiel de l’amélioration est derrière nous et nous n’attendons désormais qu’une croissance modeste au cours des trimestres à venir ».
La croissance du premier trimestre de la Chine devrait se situer vers 5% en rythme annualisé, mais pourrait bénéficier du redémarrage des économies développées à partir du deuxième trimestre.
Source: Goldman Sachs.
Les actions privilégiées
L’amélioration des conditions économiques sera favorable aux actions. « Nous nous attendons à de bonnes performances dans les années à venir car l’accélération de la croissance économique entraînera les profits des entreprises et un déclin des primes de risque », observe Goldman Sachs.
L’expansion des multiples de valorisation ne jouera pas un rôle majeur dans les mois à venir, et la réduction de la prime de risque sera absorbée par l’augmentation des rendements obligataires.
En termes de zones géographiques, l’Europe et le Japon sont privilégiées au détriment des actions américaines.
Prudence sur les taux et le crédit
Dans l’univers obligataires, Goldman sous-pondère les obligations gouvernementales sur des horizons de 3 et 12 mois. « Les rendements obligataires sont sous nos objectifs et nous pensons qu’ils vont remonter sur fond d’amélioration de la croissance américaine, de déplacement de la politique monétaire de la Fed vers la ‘forward guidance’ et d’un possible assouplissement quantitatif de la part de la BCE », prévoit la banque.
Dans l’univers du crédit, la recherche de rendement va se poursuivre, avec une réduction modeste des spreads. La partie « investment grade » devrait offrir un rendement ajusté du risque plus intéressant que le « high yield », précise la banque. Sa position est d’être neutre sur les Etats-Unis et l’Europe et de privilégier les émissions financières plutôt que les non-financières.
Sous-pondération des matières premières
« Nous voyons un risque significatif de baisse des matières premières », avertit Goldman Sachs, qui adopte une attitude plus prudente sur la classe d’actifs.
Cette vue peut surprendre si l’on considère un environnement économique plus porteur, mais la prudence de la banque s’explique surtout par des risques de déséquilibre de l’offre et de la demande, et par la constitution de stocks déjà significatif sur certaines matières premières (cas des matières premières agricoles).