Cet article a été initialement publié sur Morningstar.com en septembre 2013.
Mettre en place une pyramide pour définir ses priorités et bien allouer son temps et ses ressources peut aider à définir les priorités et à bien organiser sa gestion financière. La base de la pyramide est constituée des activités pour lesquelles vous devriez passer le plus de temps et de ressources car elles ont le plus gros impact sur vos résultats. Au sommet, il y a les activités les moins importantes.
Cette approche en pyramide peut aider les débutants en matière d’investissement. Elle peut également aider les investisseurs plus aguerris à s’assurer qu’ils sont sur la bonne voie pour atteindre leurs objectifs financiers.
Savoir s’il faut investir dans un ETF obligataire ou un fonds géré activement importe finalement assez peu. Car en se focalisant sur ces tâches de second ordre, vous pouvez perdre de vue les décisions les plus importantes à prendre : combien épargner, la définition d’une allocation d’actifs…
Voici une illustration de cette organisation des priorités qui vous est suggérée. A la base figurent les tâches les plus importantes (avoir un but ; combien épargner ; définir une allocation d’actifs ; connaître son comportement ; optimiser sa fiscalité ; sélectionner des supports d’investissement).
La base de la pyramide : définir vos objectifs financiers
Vous savez ce que c’est de ne pas commencer votre journée par une liste des choses à faire et des priorités ? Vous êtes rapidement submergé par le tout-venant (appels téléphoniques, réponse aux emails, discussions avec les collègues…. Et ainsi la journée file).
Gérer vos finances requiert de définir avant tout vos objectifs financiers de court/moyen et long terme. Plutôt que de partir sur l’idée vague « d’accumuler un patrimoine », prenez un peu de recul et essayez de réfléchir à ce que vous souhaitez accomplir, quand vous aurez besoin d’argent et de combien. Est-ce assurer le financement des études de vos enfants ? Constituer une retraite complémentaire ? Accumuler suffisamment pour acquérir un bien immobilier d’ici 5-10 ans ?
Quantifier chacun de vos objectifs devrait vous permettre de voir que tout n’est peut-être pas réalisable et qu’il vaut mieux le savoir le plus tôt possible pour définir vos priorités. Chaque objectif aura son propre objectif de temps, lequel à son tour déterminera le type d’investissements à détenir et où.
Définir un taux d’épargne
Mettre en place un budget est ennuyeux, c’est pourquoi les gens préfèrent en général passer directement à l’étape de la gestion de portefeuille et au trading. Mais si vous faites cela, vous risquez de vous heurter au fait que vous n’avez peut-être pas assez épargné dans ce but.
Définir un taux d’épargne et un taux de dépense est bien plus important que la sélection de vos investissements. Aujourd’hui, vous disposez de nombreux outils de gestion de budget pratiques et faciles à utiliser, pour vous aider à maîtriser vos dépenses. C’est un bon moyen pour vous assurer que vote objectif de taux d’épargne est respecté. Cet article (en anglais) vous donnera des premières explications ainsi qu’un modèle de gestion budgétaire basique.
Les lecteurs retraités de Morningstar.com savent l’importance de bien maîtriser son taux de dépense. La différence entre un taux de retrait de 4% ou de 6% a un impact considérable dans la viabilité de votre plan de retraite. Etre en mesure de maîtriser son taux de retrait ou de dépense joue un rôle important dans la gestion de sa retraite.
Choisir une allocation d’actifs
L’allocation d’actifs – quelle doit être la part des actions, des obligations, du cash… – est un sujet très actif de la recherche académique. Il y a de nombreux désaccords, mais un consensus existe sur le fait que la manière dont vous construisez une allocation est d’une importance cruciale.
Un portefeuille constitué uniquement de cash (liquidités) et d’obligations de court terme fluctuera peu, ce qui peut assurer une certaine tranquillité d’esprit. Mais au fil des ans, sa performance sera bien médiocre par rapport à un portefeuille qui contient une part d’actions.
La définition exacte d’une allocation dépendra des conseils prodigués par votre conseiller financier. Mais certaines règles de base sont bien connues.
Dans une perspective de très long terme, débuter avec des actions de sociétés de grande qualité, puis faire évoluer l’allocation vers des titres plus sûrs au fur et à mesure que vous commencerez à avoir besoin de retirer des liquidités.
Et soyez attentif à ne pas vous exposer de manière trop importante à des investissements de niche comme l’or ou les actions émergentes, dont la rentabilité peut être élevée, mais dont les cours sont volatils.
Diversifier de manière raisonnable vos actifs « cœur » - actions et obligations de grande qualité, cash – et vous devriez vous en sortir. Cet article comporte quelques indications de base pour définir une allocation d’actifs en préparation de la retraite.
Gérer son comportement
Maintenant que votre allocation d’actifs est construite, il serait dommage que vous vous mettiez à tout chambouler à la moindre secousse sur les marchés financiers. Le champ de la finance comportementale a mis en évidence toute une série de comportements et de biais psychologiques qui peuvent jouer de mauvais tours aux investisseurs.
De nombreux conseillers financiers expliquent que l’un des rôles les plus importants auprès de leurs clients est de les aider à gérer leurs émotions et à suivre leur plan que l’environnement de marché soit bon ou défavorable.
Si vous travaillez avec un conseiller financier, il est important d’identifier vos biais potentiels, comme une tendance à être trop averse au risque, ou d’avoir trop de confiance dans votre capacité à gérer votre portefeuille que vous n’êtes en réalité capable de le faire. Ce sujet a fait l’objet de plusieurs articles que vous pouvez lire que Morningstar.fr.
Optimiser sa fiscalité
Dans une période où les gouvernements cherchent à faire des économies et à tirer le maximum de recettes des impôts, parfois en modifiant le code des impôts, la fiscalité peut jouer un rôle important dans la performance sur le long terme et le choix de certains supports d’investissements.
Dans un processus de gestion financière, David Blanchett et Paul Kaplan de Morningstar estiment que la fiscalité est un facteur qui peut ajouter de la valeur, comme ils l’ont écrit dans cet article.
Le recours à un conseil financier sur cette question d’importance peut s’avérer très utile.
Sélectionner les supports d’investissement
Nous avons grimpé tous les niveaux de la pyramide pour atteindre son sommet. Le fait que ce soit la dernière étape ne veut pas dire qu’elle n’est pas importante. Chez Morningstar, nous reconnaissons l’importance de faire la différence entre de bons gérants et de moins bons gérants – c’est d’ailleurs le cœur du travail des analystes que de trouver les fonds les plus à même de protéger les intérêts des investisseurs tout en respectant la stratégie qu’ils mettent en place.
Mais la sélection de fonds intervient en dernier car elle dépend in fine des étapes qui la précèdent. Il n’est pas certain que les considérations d’ordre fiscal modifieront en profondeur votre sélection de supports d’investissement, mais les impôts sont une variable à prendre en compte, tout comme l’allocation d’actifs définie et les objectifs et attentes des résultats de vos investissements.
Une fois que ces facteurs pointent vers certains types d’investissement, vous devrez analyser leurs frais, l’équipe de gestion et d’autres critères importants pour en déterminer la qualité. Si vous avez suivi toutes les étapes qui précèdent mais n’avez guère de temps à dévouer à la sélection des supports d’investissement, vous avez toujours la possibilité d’opter pour des stratégies passives, à travers des fonds indiciels et ETF, qui sont des solutions très bon marché.