Publicis a annoncé mardi une croissance organique de 0,5% de son revenu au cours du deuxième trimestre après +3,3% au cours du premier trimestre, ce qui remet en question l'objectif annuel de croissance organique de plus de 4% fixé précédemment par le groupe.
Dans un communiqué de presse, Publicis explique que "2014 sera une année difficile", mais précise que "cela ne remet pas en cause nos perspectives à terme."
Le groupe publicitaire indique toutefois qu'il ajustera ses objectifs financiers à l'horizon 2018, présentés au marché en avril 2013.
Au cours du premier semestre, le revenu du groupe a atteint 3,36 milliards d'euros (en croissance de 0,2% après un impact défavorable des changes de 148 millions d'euros).
Le revenu du deuxième trimestre est ressorti à 1,76 milliard d'euros, contre 1,88 milliard attendu par le consensus selon ThomsonReuters.
La marge opérationnelle a baissé de 5,4% à 435 millions d'euros, et le résultat net a chuté de 17% à 260 millions d'euros.
Lors d'une rencontre avec des journalistes, Maurice Lévy, le président du directoire de Publicis a expliqué que le ralentissement attendu au deuxième trimestre "a été plus marqué" que prévu, mettant en cause non seulement l'évolution des devises, mais également le temps perdu à discuter le projet de fusion, finalement avorté, avec l'américain Omnicom Group.
Ce dernier a annoncé plus tard dans la journée des résultats trimestriels supérieurs aux attentes des analystes: son chiffre d'affaires a progressé de 6,4% à 3,9 milliards de dollars, tandis que son résultat net a progressé de 13% à 318 millions de dollars.
Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action d'Omnicom atteint 1,20 dollar, contre 1,17 prévu par le consensus selon IBES.
A l'évidence, Omnicom ne semble pas avoir été pénalisé dans les mêmes proportions que Publicis par l'échec de la fusion.
Ce qu'en disent les brokers
UBS juge décevants les chiffres de croissance organique du deuxième trimestre, en particulier aux Etats-Unis et en Allemagne. La banque n'anticipe plus que 3% de croissance organique sur l'ensemble de l'année et s'interroge sur les perspectives de retour de cash aux actionnaires à l'horizon 2018.
"Le bilan de Publicis est solide, toutefois nous pensons que le management est plus susceptible de se focaliser sur les acquisitions qui aideront tant la croissance que les marges", observe Tamsin Garrity dans une note aux investisseurs.
Citi estime pour sa part qu'avec une croissance organique de l'ordre de 3% et en tenant compte de l'impact des devises, le consensus pourrait revoir en baisse ses prévisions de résultat par action entre 5% et 10%.