Tout investisseur sait (ou devrait savoir) que placer son argent sur un actif financier – l’achat d’un titre (action, obligation…) ou d’un contrat financier (future, swap et autre produit dérivé…) – généralement motivé par l’espoir d’un rendement, d’un gain financier, impose aussi une prise de risque, qui doit être comprise comme la possibilité de subir une perte permanente de son capital.
Bref, l’investisseur fait un pari avec un l’espoir d’un gain et selon le degré de risque de son pari, il peut y laisser sa chemise.
L’avenir étant incertain, donc imprévisible, la théorie financière moderne a cherché à mesurer le risque et l’a résumé en un indicateur statistique : son écart-type, qui mesure la dispersion des rendements par rapport à une moyenne sur une période de temps donnée.
Plus un actif est volatil, plus son risque est important. Cette même théorie explique que pour augmenter son espoir de gain, l’investisseur est obligé de prendre plus de risque.
En toute logique, une obligation offre une promesse de rendement faible, mais pour un risque en théorie également faible. De même, une action offre une promesse de rendement supérieure, mais pour un risque également plus élevé. En voici une illustration avec les actions américaines (S&P 500), européennes (Stoxx 600), et les obligations globales (indice Barclays en dollars et en euros), ainsi que les matières premières.
Source: Morningstar
La théorie semble donc fonctionner. Mais certains investisseurs, notamment ceux qui s’inscrivent dans les pas de Benjamin Graham, réfutent l’idée qu’un titre volatil est forcément risqué.
Le fait que le prix d’un actif puisse varier est inhérent aux fondamentaux de cet actif (les résultats financiers d’une entreprise expliquent la variation de son cours de Bourse ou du prix des obligations qu’elle émet). Il fluctue aussi selon la psychologie des investisseurs. Or cette dernière peut évoluer de manière brutale, passant de périodes de profonde déprime à des périodes d’exubérance et d’optimisme en apparence infini.
Au final, le prix d’un actif peut varier bien plus fortement que ce qui en fait la valeur intrinsèque. Et si cet actif devient plus volatil, il n’en est pas forcément plus risqué. Au contraire, lorsque les investisseurs paniquent, la volatilité des prix augmente fortement (cas de la crise financière de 2008), et c’est à ce moment précis que les prix des actifs financiers chutant, les investisseurs peuvent trouver un plus grand nombre d’opportunités d’investissement, à des conditions défiant toute concurrence.
La notion de risque est donc bien une réalité, mais sa mesure à travers la volatilité peut conduire les investisseurs à manquer certaines opportunités. L’important est finalement de savoir faire la part des choses et de s’assurer qu’un actif correspond bien aux objectifs financiers de long terme de l’investisseur.