Quelle année pour les obligations ! Alors que le consensus de marché tablait en début d’année sur une remontée des taux longs, les incertitudes sur la croissance mondiale, puis les craintes de déflation en zone euro et la diversification des portefeuilles d’investisseurs institutionnels asiatiques ont conduit à une chute des rendements obligataires, offrant à la classe d’actifs de belles performances.
Depuis le début de l’année, l’indice Barclays Euro Aggregate Bond gagne 8,5% tandis que l’indice Barclays Euro Aggregate Corporates progresse de 6,6% (graphiques).
Source: Morningstar - Barclays Euro Aggregate Bond
Source: Morningstar - Barclays Euro Aggregate Corps
Mais au moment où la Fed s’inquiète du retard des investisseurs sur le prochain cycle de resserrement monétaire, la classe d’actifs a-t-elle encore du potentiel ? Confrontés à des taux d’intérêt bas, les investisseurs sont toujours en quête de rendement, quitte à prendre plus de risque dans leurs portefeuilles, ce qui ne va pas sans inquiéter certains observateurs avisés des marchés.
L’exercice peut d’ailleurs s’avérer périlleux, comme l’a montré l’évolution des spreads sur le haut rendement américain à l’été, lorsque Janet Yellen, encore, s’est inquiété de la formation de bulles sur les marchés financiers.
Source: Morningstar
Les flux de collecte indiquent toujours un intérêt pour la classe d’actifs : depuis le début de l’année, la catégorie obligations a recueilli 22 milliards d’euros (sur la base des fonds commercialisés en France). En Europe, les obligations constituent la catégorie Morningstar qui collecte le plus avec 94,3 milliards d’euros au 31 août (contre 91,4 milliards pour les fonds d’allocation et 44,1 milliards pour les actions).
La thématique de la grande rotation avancée depuis plus d’un an par certains courtiers anglo-saxons n’est pas une réalité dans l’évolution de la collecte cette année.
Les taux attirent donc toujours autant de capitaux, mais face au risque de remontée des « Fed funds » dans le courant du premier semestre 2015, les investisseurs doivent être attentifs au risque de taux et privilégier en conséquence des durations plutôt courtes (la duration mesurant la sensibilité d’une obligation à la variation des taux d’intérêt).