Au-delà de sa performance récente séduisante (6,45% depuis le début de l’année et jusqu’à fin août 2014), la catégorie des fonds obligataires diversifiés présente un intérêt tout particulier pour les investisseurs à la recherche d’un placement peu volatil sur le long terme et susceptible de protéger leur capital en cas de fort recul des marchés.
Les fonds obligataires diversifiés à la fois sur la dette publique et privée affichent, sur 5 et 10 ans à fin août 2014, une volatilité moins élevée que celle des fonds investis purement en dette « corporate » mais également moins importante que celle des fonds d’obligations d’Etat, a fortiori depuis l’aggravation de la crise de la dette en zone euro, qui a vu augmenter le niveau de risque de nombreux émetteurs publics européens.
Les fonds d’obligations diversifiées affichent par ailleurs un ratio de Sharpe plus important sur 10 ans, soit une meilleure surperformance par rapport au taux sans risque ajustée de la volatilité. Ceci tend à confirmer que les bénéfices de la diversification sont statistiquement significatifs et durables dans le temps.
Enfin, de manière plus frappante encore, la perte maximale enregistrée en moyenne par les fonds de la catégorie Morningstar Obligations Diversifiées en euros a été 30% inférieure à celle des fonds gouvernementaux, et 4 fois inférieure à cette des fonds de dette privée. Cette meilleure protection du capital des investisseurs à la baisse est en effet une qualité essentielle pour un fonds obligataire susceptible de constituer un cœur de portefeuille.
Source: Morningstar
Si les fonds d’obligations diversifiées sont donc a priori de bons outils pour limiter le niveau de risque d’un portefeuille, ils utilisent néanmoins des moteurs de performance variés, qui peuvent leur conférer des profils très différents les uns des autres. Certains gérants disposent d’une marge de manœuvre considérable pour positionner le portefeuille et n’hésitent pas à s’écarter sensiblement de leur indice de référence, une latitude qui peut être source de volatilité additionnelle.
Tout d’abord, ces fonds sont sensibles aux moteurs de performance traditionnels de l’obligataire, que sont la duration et le positionnement sur la courbe des taux. A cela s’ajoute l’allocation entre obligations privées et publiques, qui peut rester globalement dans le sillage des indices ou au contraire être pilotée de manière active par le gérant en fonction de ses anticipations sur le marché. Enfin, au sein de la poche « crédit », les gérants peuvent prendre des paris sectoriels et géographiques parfois marqués, auxquels s’ajoute la sélection des émetteurs, y compris pour certains d’entre eux, de manière marginale, au sein de l’univers « high yield » (émetteurs notés BBB- ou moins). Enfin, certains fonds peuvent dans des proportions non négligeables hors de la zone euro, même si l’exposition aux devises est couverte.