Au sens large, les investissements « alternatifs » regroupent tous les actifs qui ne sont pas des actions, des obligations ou des liquidités.
Ils incluent des actifs tels que l’immobilier physique, les matières premières, les participations dans des entreprises non cotées (« private equity ») ou encore des investissements plus atypiques comme l’art ou le vin.
Les investissements alternatifs se réfèrent également à la gestion alternative qui regroupe des façons non conventionnelles d’investir sur des instruments classiques tels que les actions et les obligations.
La gestion alternative peut par exemple utiliser des effets de levier importants et des techniques d’investissements complexes comme la vente à découvert. Ceci consiste à emprunter un actif, le vendre sur le marché, pour ensuite le racheter une fois que son prix a chuté et le « rembourser » à son propriétaire initial.
A quoi sert la gestion alternative ?
Les fonds alternatifs visent en théorie à produire une performance qui soit décorrélée de celle du marché des actions et des obligations. La faible corrélation avec les actifs traditionnels est recherchée afin d’offrir une source de diversification supplémentaire aux investisseurs.
Une corrélation proche de 1 signifie que le fonds et son marché de référence bougent dans la même direction quasiment tout le temps alors qu’une corrélation proche de -1 signifie qu’ils bougent à l’opposé quasiment tout le temps. Une corrélation proche de 0 signifie qu’il n’y a peu de relation entre le mouvement des deux.
Quels sont les types de stratégies alternatives ?
Il existe un très grand nombre de fonds de gestion alternative dont la plupart peuvent être regroupées dans les catégories suivantes :
Long/short : le gérant investit une partie du portefeuille dans des actifs dont il pense qu’ils vont s’apprécier dans le temps (les positions « longues ») et le reste est constitué de vente à découvert sur des actifs dont il pense qu’ils vont perdre en valeur (les positions « courtes »).
La stratégie peut être déclinée sur les actions et les obligations et sur plusieurs zones géographiques. La sensibilité de ce type de stratégie au marché est beaucoup moins élevée qu’un fonds uniquement « long » mais reste généralement positive.
Market Neutral/Arbitrage : ces stratégies utilisent également des positions longues et courtes sur les actifs mais tentent au maximum de limiter l’impact de marché sur leur rendement, à l’inverse des fonds directionnels.
En isolant totalement le portefeuille de l’exposition au marché, ces stratégies visent exclusivement à fournir une performance indépendante des fluctuations des marchés actions ou obligataires.
Managed Futures : ce type de stratégie investit dans des produits dérivés tels que les contrats à terme (de vente ou d’achat) et les options sur les actions, les obligations, et les indices afin de bénéficier de tendances de marché identifiées à travers l’analyse de l’évolution du prix des actifs et non pas des fondamentaux.
Les décisions d’investissement reposent le plus souvent sur des modèles quantitatifs et très peu sur les décisions discrétionnaires des gérants.
Global Macro : ces fonds s’apparentent aux « managed futures » dans l’utilisation des outils mais leur stratégie s’appuie sur une analyse fondamentale de l’environnement macroéconomique. Ils recherchent des opportunités en étudiant plusieurs facteurs tels que l’économie, les politiques monétaires, l’inflation ou encore le marché des devises.
Multistratégies : ces fonds investissent dans plusieurs types de stratégies alternatives et procède à une allocation entre elles, de façon plus ou moins tactique.
La gestion alternative : pour qui ?
En pratique, la frontière entre la gestion conventionnelle et la gestion alternative peut être mince. Certains gérants traditionnels n’hésitent pas à utiliser les techniques d’investissement et les outils qui sont historiquement l’apanage de la gestion alternative. D’un autre côté, la règlementation européenne (UCITS) a permis de diffuser les stratégies alternatives auprès d’une plus large population d’investisseurs mais pour les gérants, la gestion alternative demeure un savoir-faire qui ne s’improvise pas. Son utilisation non plus et elle se destine avant tout à des investisseurs avertis. Il existe en effet un très grand nombre de fonds alternatifs plus ou moins complexes avec des objectifs de performance qui peuvent être différents et dont le succès est parfois difficile à jauger. Enfin, les frais de gestion sont généralement élevés, fréquemment accompagnés de commissions de surperformance généreuses, et ne sont donc pas nécessairement à la hauteur de l’expertise ou de la promesse de performance du produit.