Les investisseurs devront faire face à des marchés financiers plus volatils en 2015, mais les actions, en particulier européennes, restent la meilleure option en matière d’allocation d’actifs, a estimé mercredi Peter Van der Welle, stratégiste chez Robeco.
Pour ce spécialiste, le passage d’un monde guidé par la liquidité à un monde piloté davantage par les « fondamentaux » (croissance économique, profits des entreprises…) sur fond de divergences de cycles économiques et monétaires entre les Etats-Unis et l’Europe rendra la construction de portefeuilles plus délicate.
Robeco s’attend à ce que la croissance économique s’accélère l’an prochain aux Etats-Unis, ce qui conduira la Fed à relever ses taux. Mais ce relèvement se traduira par un regain de volatilité car il n’est pas suffisamment anticipé par les investisseurs. « Le marché devra s’ajuster aux décisions de la Fed, pas l’inverse », a averti Peter Van der Welle.
La divergence de politiques monétaires sera un autre élément explicatif du regain de volatilité sur les marchés. Le stratégiste a toutefois estimé que la BCE ne devrait pas avoir à se lancer dans un assouplissement quantitatif élargi car la croissance de la zone euro devrait elle aussi s’améliorer, grâce à la baisse de l’euro et du cours du pétrole.
De son côté, la Fed va tenir un discours plus restrictif, mais elle restera attentive à l’impact de sa communication sur les anticipations des investisseurs. « La volatilité ne sera sans doute pas limite, car les banques centrales, notamment la Fed, suivent de près l’évolution des marchés », a expliqué Peter Van der Welle.
Cette divergence des politiques monétaires ne devrait toutefois pas empêcher la fin du rallye obligataire. D’un côté les marchés sont trop pessimistes quant au risque de déflation en zone euro. De l’autre, les rendements américains devraient accentuer leur hausse.
Dans un tel contexte, Robeco se dit prudemment optimiste sur le haut rendement, estimant que le niveau des spreads est suffisamment large à ce stade pour supporter la hausse des taux. Mais Peter Van der Welle recommande toutefois de faire attention au risque de liquidité de la classe d’actifs.
La situation sur le crédit de qualité (« investment grade ») est en revanche beaucoup plus difficile à tenir, car le rendement des obligations privées est aujourd’hui inférieur à certaines obligations gouvernementales, ce qui constitue une aberration selon le stratégiste.
Dans l’univers des actions, Peter Van der Welle privilégie l’Europe dans l’anticipation d’un rattrapage des résultats, en grande partie grâce à la baisse de l’euro et du cours des matières premières.