Barclays rejoint le camp des optimistes (déjà constitué par Citi). Les stratégistes de la banque britannique voient l’indice Stoxx Europe 600 à 400 points fin 2015 contre 345 points actuellement, soit un gain de 16%, auquel il faut ajouter le rendement du dividende (environ 3%).
Pour la banque, le niveau actuel du marché actions européen « intègre une décroissance » des profits des entreprises estimée à -1,5% sur le long terme, et se traduit par une décote de valorisation significative par rapport aux actions américaines.
Pourtant, Barclays estime que la reprise des profits, déjà pronostiquée pour 2014, interviendra bien l’an prochain sur fond de stabilisation de l’activité économique.
Au final, plusieurs facteurs de soutien joueront en faveur des actions européennes : 1) le sentiment très négatif des investisseurs à l’égard de la classe d’actifs, qui constitue un signal « contrarien » ; 2) l’intervention de la BCE qui devrait se lancer dans un rachat d’obligations souveraines (même si cela reste encore incertain à ce stade) ; 3) une reprise de l’activité qui aura un effet d’entraînement (ou de « levier ») sur les profits des entreprises.
Barclays voit la croissance du PIB de la zone euro atteindre 1,1% en 2015 après +0,8% cette année, ce qui devrait se traduire par une croissance des chiffres d’affaires de l’ordre de 3%-4% dans le secteur non financier. Les stratégistes de la banque escomptent 15% de croissance des profits des entreprises en Europe l’an prochain, en ligne avec le consensus qui attend +14,6%.
Il faut toutefois noter que les mêmes anticipations avaient été formulées fin 2013, avec un consensus anticipant une croissance à deux chiffres des profits sur fond de remontée du dollar et de reprise de la croissance économique mondiale.
Au final, la croissance des résultats ne devrait être que de l’ordre de 7% cette année (contre -4% en 2013). L’an dernier, Barclays anticipait 14% de hausse pour les actions européennes alors que la classe d’actifs n’a délivré qu’un maigre 5% à ce jour (la performance est même négative en dollars).
L’environnement macro-économique est toujours incertain. La seule différence notable par rapport à l’an dernier porte sur l’évolution du dollar, qui s’est nettement apprécié par rapport à l’euro, et du pétrole, qui s’effondre sur fond de déséquilibre de l’offre et de la demande.
Barclays estime donc qu’il est opportun de s’exposer aux actions européennes et recommande trois thèmes d’investissement : les valeurs cycliques – largement abandonnées par les investisseurs cette année au profit des titres plus « défensifs » ; l’expansion des multiples que provoquerait un « QE » élargi de la Banque centrale européenne ; et le thème du « pricing power » (ou pouvoir de négociation sur les prix) qui aura vocation à protéger les portefeuilles sur fond de recul des anticipations d’inflation.