La désynchronisation des cycles économiques et des marchés entre grandes régions du monde devrait favoriser les actifs en dollars, a estimé vendredi le responsable de la recherche et de l’allocation de Pictet.
Pour Christophe Donay, « la grande désynchronisation des cycles donne de nouveau du sens à l’allocation géographique. » Pour le responsable, il y a aujourd’hui plus de potentiel de croissance aux Etats-Unis qu’en zone euro, et la décote de valorisation des actions de la zone euro par rapport aux actions américaines pourrait s’amplifier en cas de choc systémique.
Pictet privilégie également les actions japonaises, estimant que le « policy-mix », qui combine une injection massive de liquidités de la part de la Banque du Japon et une politique budgétaire expansionniste, est cohérent avec le défi que doivent relever les autorités du pays.
Concernant la zone euro en revanche, Christophe Donay estime que la région accumule depuis plus de 20 ans un retard significatif en matière d’investissements en R&D par rapport aux Etats-Unis, retard qui n’a fait que se creuser avec la crise financière de 2008. Le responsable appelle d’ailleurs un « choc d’offre » pour combler ce retard sur les Etats-Unis.
L’arbitrage entre zone euro et Etats-Unis se retrouve au niveau des obligations. Pictet privilégie ainsi les bons du Trésor, qui ont l’avantage de jouer un rôle de protection du capital en cas de regain de volatilité sur les marchés, au détriment des obligations de la zone euro, y compris les obligations souveraines de la périphérie, pourtant jouées par la banque ces deux dernières années.