Lorsque vous investissez dans des titres cotés de manière directe ou indirecte (via des fonds), vous-mêmes ou le gérant à qui vous confiez votre épargne vous exposez aux marchés financiers pour atteindre certains objectifs (appréciation du capital, rendement…).
Les investisseurs se posent rarement la question de la cherté des marchés dans lesquels ils investissent, donc de savoir s’ils prennent ou pas un « risque de valorisation ». La manière la plus simple de définir ce risque est la suivante : « c’est le risque de payer trop cher pour un actif ».
Pourquoi ? Comme l’explique Catherine LeGraw, membre de l’équipe d’allocations d’actifs de GMO, le risque de valorisation est « le risque le plus important auquel s’exposent les investisseurs consiste à payer trop cher un actif peut ruiner l’espérance de rentabilité sur le long terme, ou subir une perte permanente en capital. »
En résumé, la perspective de rentabilité (retour sur capital investi) dans un titre coté est inversement proportionnelle au multiple payé (P/E ou autre), comme l’illustre les deux graphiques suivants.
Le premier concerne les rendements à attendre du S&P 500 en fonction du multiple d’entrée dans l’indice.
Le second porte sur les rendements à attendre de différentes classes d’actifs.
Quel est le bon multiple à considérer ? Plutôt que de regarder un multiple « instantané », de nombreux investisseurs préfèrent regarder les profits des entreprises cotées sur un cycle long (le plus souvent 10 ans), le plus connu étant le P/E de Shiller.
Selon les calculs de la société Research Affiliates. le P/E de Shiller est actuellement de 27,1x contre une médiane historique de 15,9x. Le marché français (représenté par l’indice MSCI France) affiche un P/E de Shiller de 13,8x contre une médiane historique de 19,3x. En Allemagne, le P/E de Shiller est de 16,6x contre une médiane de 17,8x.
L’argument de nombreux investisseurs et observateurs est qu’en Europe, le multiple de valorisation des actions reste relativement abordable, même s’il s’est sensiblement apprécié au cours des derniers mois.
Et si vous adoptez une optique de long terme, les actions resteraient néanmoins une classe d’actifs à considérer, comme l’explique par exemple Philippe Ducret, gérant de Lazard Frères Gestion dans cet entretien vidéo.
Pour Catherine LeGraw, il est préférable de toujours privilégier des actifs raisonnablement valorisés. « Lorsqu’il n’y en a pas, nous cherchons à engranger un certain rendement en attendant que le retour à la moyenne se produise », explique-t-elle dans un papier de recherche.
Pour aller plus loin
Research Affiliates publie les calculs des rendements à attendre sur longue période de nombreuses classes d’actifs, ainsi que la méthode employée pour arriver à ses résultats. Le graphique qui suit est une synthèse des différents calculs opérés par la société, résultats qui sont ensuite téléchargeables.
Source: Research Affiliates