Les matières premières reviennent doucement en vogue. Cela peut se comprendre après une année de forte correction qui s’était traduite par des sorties de capitaux de la classe d’actifs (49 milliards de dollars en 2013, puis 5 milliards l’an dernier selon les données Morningstar).
Mais avec la perspective d’une reprise de l’activité économique, même faible, et d’une remontée des taux, justifiée par un regain d’inflation aux Etats-Unis voire aussi en Europe et au Japon, détenir des matières premières peut faire sens.
Récemment, les stratégistes de Société Générale ont accru de 2% à 5% le poids des matières premières dans la dernière allocation d’actifs trimestrielle (« MAP »), avec une préférence pour les métaux industriels au détriment des métaux précieux.
Cette repondération des matières premières est justifiée par l’anticipation d’un regain d’inflation dans les trimestres à venir, en particulier aux Etats-Unis, écrivent-ils dans leur étude publiée au début du mois de juin.
La dernière enquête de Bank of America Merrill Lynch sur l’allocation d’actifs de nombreux institutionnels à travers le monde montre également une diminution de la sous-pondération des matières premières dans les allocations : de 26% en décembre dernier, la proportion nette d’investisseurs qui sous-pondèrent les matières premières est tombée à 11% en juin.
Tous les brokers ne se montrent toutefois pas aussi optimistes.
Citi s’attend à un regain de volatilité des prix cet été, en ligne avec les évolutions traditionnelles : hausse des prix de l’énergie, en particulier pour l’essence et le pétrole, faiblesse saisonnière des métaux (fermetures d’usines), prix agricoles sous pression en raison de stocks élevés et de bonnes récoltes.
Les stratégistes de Goldman Sachs recommandaient fin mai une sous-pondération aux matières premières (à 3 et 12 mois), en grande partie en raison de l’anticipation de prix du pétrole sous pression à court terme.
Bref, l’état des portefeuilles indique plutôt une certaine prudence à l’égard de la classe d’actifs, mais la relative stabilisation des prix et la confirmation d’une reprise de l’inflation semblent de nature à promouvoir un regain d’intérêt auprès des investisseurs qui croient à une poursuite de la reprise économique à travers le monde.