Selon l’Agence Internationale à l’Energie, l’offre mondiale de pétrole a décru de 155.000 barils en mai à 96 millions de barils/jour, tout en restant 3 millions au-dessus de la production de mai 2014.
Le pétrole produit par l’OPEP a augmenté de 50.000 barils, à 31,33 millions de barils/jour, soit au-dessus du quota annoncé par l’OPEP. L’Arabie Saoudite, l’Irak et les Emirats Arabes Unis ont maintenu leur production à plus 1 million de barils/jour au-dessus de leur objectif, en raison de leur volonté de maintenir leurs parts de marché face à l’augmentation de la production des Etats-Unis, devenus depuis peu le premier producteur au monde d’hydrocarbures.
Les stocks de pétrole de l’OCDE se sont accrus de 38 millions de baril en avril, soit 147 millions de baril au-dessus de leur moyenne. Ces stocks auraient encore augmenté de 12,6 millions de barils en mai, selon les données préliminaires de l’AIE.
Dans un environnement de croissance mondiale molle, et de poursuite du ralentissement des pays émergents, il est difficile d’imaginer ce qui à court terme pourrait résorber fortement le déséquilibre entre surplus d’offre et déficit de demande, surtout si les stocks sont à des niveaux historiquement élevés.
Dans une note datée du 5 juin, les analystes de Goldman Sachs ont estimé que ce surplus d’offre de pétrole devrait se poursuivre jusqu’en 2016, « malgré le sentiment d’une amélioration des fondamentaux. »
A plus long terme, les arrêts de production provoqués par la chute des cours l’an dernier devraient produire des pénuries, ont rappellé les analystes de Morgan Stanley le 5 juin. Goldman Sachs pense également que les ajustements capitalistiques des producteurs devraient soutenir à terme les cours du pétrole, tandis que la baisse des cours devrait conduire à un redressement de la demande.
Mais ces ajustements prennent du temps. A court terme, de nombreux producteurs ont annoncé l’arrêt de puits de forage (un indicateur utile est le nombre de puits comptabilisé par Baker Hughes), dont le nombre est tombé de 3.570 fin 2014 à 2.127 fin mai dernier.
Goldman Sachs estime sur le surplus d’offre de pétroel à 1,9 million de barils/jour au cours du deuxième trimestre 2015 et ne voit de baisse des stocks de pétrole qu’à partir de l’an prochain.
« Le rallye récent sur le pétrole est prématuré, les prix du pétrole étant excessifs au regard des fondamentaux actuels et attendus du marché », écrivaient ses stratégistes dans une note datée du 11 mai dernier.
Une perspective à laquelle souscrivent les analystes de Morningstar, qui anticipent des prix du pétrole durablement plus bas qu'ils ne l'ont été ces dernières années.