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Matières premières : quelles alternatives ?

Depuis la crise, la corrélation entre les matières premières et les marchés boursiers a augmenté. Pour se protéger de l'inflation européenne il existe des outils plus efficaces.

Valerio Baselli 24.06.2015
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Les investisseurs utilisent traditionnellement les matières premières pour deux raisons : diversifier leur portefeuille et se protéger contre le risque d'inflation. Toutefois, la corrélation entre matières premières et actions a eu tendance à diminuer ces dernières années.

En effet, les matières premières et les actions ont tendance à afficher de bonnes performances lorsque le cycle économique est porteur. La Bourse tend à surperformer en fin de la récession et au début de la reprise économique. La demande de matières premières fonctionne elle en sens inverse. Par conséquent, les contrats « futures » dédiés à cette classe d’actifs donnent plus de satisfaction vers la fin des phases d'expansion économique et au début des récessions.

Le tableau ci-dessous illustre la façon dont la corrélation entre les actions et les contrats à terme sur les matières premières a changé au cours des deux dernières décennies (indice de corrélation entre le Morningstar Long/Flat Commodity Index et le S&P 500, de janvier 1995 au mars 2015). 


Source : Morningstar Direct

Quelles alternatives contre l’inflation ?

Les matières premières ont souvent été utilisées comme une protection contre une hausse des prix, même si dans un environnement de faible inflation, cette logique s’est révélée moins pertinente. Certaines sont historiquement liées à l’évolution des anticipations d’inflation, comme l'or par exemple. Ce dernier était très populaire auprès de certains hedge funds pendant les années de crise, non seulement comme protection contre le risque systémique mais également car ces gérants estimaient que les injections de liquidités par les banques centrales produiraient à moyen ou long terme de l’inflation.. Les matières premières ont révélé leur rôle de protection contre l'inflation américaine, car elles sont négociées en dollars dans le monde entier.

Contre un risque inflationniste qui ne soit pas lié au dollar, une bonne alternative pour les investisseurs c’est d’investir dans des obligations indexées sur l’inflation, avec la possibilité de privilégier une zone géographique en particulier.

Les obligations indexées sur l’inflation se distinguent des autres obligations par le fait que les coupons qu’elles versent sont indexés à l’inflation. L’indexation porte sur le capital et les coupons. Cette indexation protège le détenteur de ces titres contre le risque d’inflation pendant toute la durée de vie de l’obligation, et lui assure un rendement réel, par opposition aux obligations non-indexées qui génèrent un rendement nominal. L’indice choisi est généralement celui des prix à la consommation du pays émetteur.

Dans le cas des gouvernements européens, la tendance, depuis l’introduction de l’euro et de la coordination des politiques économiques et monétaires, a été d’indexer les émissions récentes sur l’indice d’inflation européenne, publié par Eurostat.

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A propos de l'auteur

Valerio Baselli

Valerio Baselli  est éditorialiste sénior chez Morningstar.