Malgré le repli récent des marchés, la décote de valorisation des actions européennes est insuffisante pour justifier un retour massif des investisseurs vers la classe d’actifs, selon les données de Morningstar.
Source: Morningstar Direct.
Les actions européennes suivies par les analystes se traitaient à parité avec leur estimation de juste valeur fin 2014, avant de progresser pour afficher une prime de 11% mi-avril, au pic du marché actions européen.
Depuis cette date, la prime s’est effacée pour atteindre une décote de 13% le 24 août dernier, au moment où les marchés mondiaux paniquaient face à la détérioration de la situation économique en Chine et l’annonce surprise, le 11 août 2015, de la dévaluation du yuan chinois.
Cette décote médiane de valorisation s’est réduite récemment pour atteindre 10% le 1er octobre. Cette situation tranche avec les précédentes phases de correction, puisque les indices boursiers avaient jusqu’ici tendance à assez rapidement effacer les pertes subies après des mouvements de panique.
Le fait que le repli des marchés n’ait pas été totalement comblé montre que les investisseurs sont assez prudents à l’égard de la classe d’actifs.
Cette prudence s’illustre d’ailleurs toujours par d’autres indicateurs : les fonds mutuels investis en actions connaissent une décollecte massive (au détriment des ETF actions qui continuent de recevoir des capitaux, notamment en raison de leur plus grande liquidité). Les indices de volatilité se maintiennent à des niveaux élevés.
Le rendement à 10 ans des bons du Trésor, traditionnelle valeur refuge, est de nouveau passé sous le seuil symbolique des 2% (1,99% vendredi dernier), la perspective d’une remontée des taux par la Fed étant de plus en plus repoussée, alors même que sa présidente a réitéré l’intention de la banque centrale de relever ses taux d’ici la fin de l’année.
L’aversion des investisseurs aux actifs risqués est bien ancrée, ce qui se traduit par une prime de risque conséquente pour détenir des actions (6,3% actuellement contre une moyenne historique de 4,4%).
La raison en est sans doute l’incertitude autour de la croissance économique mondiale, qui ne cesse d’être revue à la baisse depuis le début de l’année.