Les investisseurs sont confrontés à une multiplication des phases de volatilité sur les marchés financiers. Pour y faire face, certains s’orientent vers les stratégies à faible volatilité ou « minimum variance » afin de réduire le risque de leur portefeuille.
La logique de ces stratégies, connues sous le nom de « minimum variance » (la variance d’un portefeuille correspondant à une mesure statistique de son risque), consiste à sélectionner et pondérer des titres sur la base de leur volatilité historique.
Succès en Europe
Ces produits, qui font partie des fonds de « strategic beta » répertoriés par Morningstar, représentent aujourd’hui 4 milliards d’euros d’actifs sous gestion en Europe, juste après les stratégies à dividende amélioré, qui sont également très populaires parmi les investisseurs en quête de revenu. Dans l’univers du « minimum variance », des acteurs comme iShares ou Ossiam dominent.
Les titres sélectionnés le sont sur la base de leur volatilité, ainsi que du niveau de corrélation entre autre composants des indices répliqués. Pour éviter certains risques de concentration par pays ou secteur, des contraintes additionnelles sont prises en compte par certains fournisseurs d’indices.
Quelle valeur ajoutée ?
Par définition ces stratégies sont défensives. Cela soulève une question importante : cette approche limite-t-elle la performance sur le long terme pour l’investisseur ? En investissant sur le long terme, les investisseurs ont l’ambition de maximiser leur rendement plutôt que de minimiser leur risque ; en ayant une approche qui minimise la volatilité, ils se coupent une partie du rendement potentiel attendu des actions sur longue période.
Les données offrent un enseignement différent. Sur des périodes de 10 et 15 ans au 30 septembre 2015, l’indice MSCI World Minimum Volatility a surperformé l’indice MSCI World de respectivement 1,3% et 2,6% sur une base annualisée.
Cela s’explique par le fait que les stratégies de faible volatilité ont pu servir d’amortisseur pendant les phases de baisse des indices boursiers, ce qui limitait le niveau de rebond nécessaire qu’un indice classique pour effacer leurs pertes lorsque les marchés rebondissaient.
Prudence
Les ETF à faible volatilité peuvent donc offrir une option aux investisseurs pour lisser la volatilité sans toutefois renoncer aux performances des actions sur longue période.
Toutefois, un peu de prudence est toujours nécessaire. La période récente a vu d’importantes phases de volatilité qui ont joué en faveur des stratégies à faible volatilité. Comme nous l’avons vu, ces stratégies conduisent à faire des choix en termes d’exposition sectorielle ou géographique – des choix qui peuvent ne pas s’avérer payants dans toutes les phases de marché.