Exane BNP Paribas se montre prudent pour 2016 pour les actions, en dépit de l’amélioration de la conjoncture et du sentiment des investisseurs à l’égard de l’Europe.
« Nous comprenons le récent enthousiasme pour les actions européennes. Et au regard des autres marchés, nous le partageons », écrivent les stratégistes du courtier dans une note datée du 17 novembre.
« C’est ce qui se passe au-delà des frontières européennes qui nous inquiète. Les implications du resserrement monétaire de la Fed sont encore inconnues. (…) Les implications de la liquidité liée au dollar sur des économies émergentes sous pression et endettées reste une source d’inquiétude encore valide aujourd’hui tout autant qu’elles l’étaient au mois d’août en pleine tempête boursière », ajoutent-ils.
« Globalement, ces éléments négatifs dominent notre enthousiasme sur l'Europe, et nous craignons que les marchés actions mondiaux ne soient sujets à un risque de baisse tout au long du premier semestre 2016 », conclut le courtier.
Dans leur note, les stratégistes d'Exane estiment que les conditions de crédit se resserrent aux Etats-Unis alors que l’endettement des entreprises a sensiblement remontée, ce qui pourrait peser sur les actions américaines.
Dans les pays émergents, l’accumulation de dettes de mauvaise qualité passera par un assainissement des bilans bancaires, notamment en Chine. Les pressions sur la liquidité sur le marché domestique devraient là aussi peser sur les actions domestiques. « La valorisation bon marché de la classe d’actifs est illusoire. La classe d’actifs devrait être évitée », estime Exane.
L’Europe est la seule zone où la situation semble à peu près sous contrôle. L’économie semble se stabiliser et la banque centrale européenne (BCE) a clairement indiqué son intention d’accroître son programme d’assouplissement quantitatif (« QE »). « Ceci devrait favoriser les actions domestiques et soutenir un pari relatif », estime Exane tout en craignant toutefois que l’environnement global ne pèse sur la performance des indices boursiers européens.
En termes de paris sectoriels, le courtier privilégie les secteurs qui profiteront le plus que « QE » de la BCE, dans un environnement de taux d’intérêt toujours bas. Les infrastructures et services collectives devraient donc en profiter en Bourse, tout comme les télécommunications et l’immobilier.
Les secteurs à croissance visible (« secular growth ») comme les produits personnels et ménagers, l’alimentation et les boissons sont à éviter selon Exane. Le courtier a relevé son avis à surpondérer sur le secteur de la santé.
Au sein des financières, le courtier privilégie l’assurance et adopte une vue plus neutre sur les banques – « dans un environnement de poursuite du QE et de compression des rendements obligataires », l’assurance semble le mieux placé.