UBS estime que les actions émergentes ne devraient guère produire plus de 2-3% de performance en 2016, en raison d’un environnement économique difficile et d’un niveau d’endettement élevé qui pèse sur la rentabilité des entreprises de la zone.
Au cours des cinq dernières années, les actions émergentes ont sous-performé les actions des pays développés de 60%, tandis que le dollar s’est apprécié de 43% par rapport à un panier de 20 devises émergentes.
Dans une étude datée du 17 novembre, les stratégistes multi-assets de la banque reconnaissent que la classe d’actifs a beaucoup d’attraits « contrariens », en particulier une valorisation faible. Mais la vraie question est, d’après eux, de savoir où sont les moteurs de la croissance pour les pays émergents.
« Le rendement des actifs émergents a une faible probabilité d’être l’an prochain aussi négatif que cette année, mais nous pensons qu’il sera sans éclat » en se situant sous la barre des 5%, écrit ainsi Bhanu Baweja, stratégiste chez UBS. La faiblesse du prix des matières premières et du commerce international sera probablement moins intense qu’en 2015, mais des pressions sur les comptes en capital seront, elles, sans doute plus fortes.
La banque attend une progression de 3-4% des résultats l’an prochain, ce qui est sensiblement en-deçà du consensus. « Les actions émergentes sous-performeront les actions des pays développés, mais moins qu’en 2015 », pense le stratégiste.
La classe d’actifs continuera de subir en 2016 un effet devise défavorable, d’environ 5% (après -8% en 2015), le risque de dépréciation des devises émergentes se répandant à d’autres pays outre le Brésil, la Turquie et l’Afrique du Sud, parmi les pays déjà les plus affectés.
Le dernier soutien est la revalorisation des actions à travers l’appréciation de leurs multiples boursiers. UBS ne voit toutefois pas ce qui pourrait provoquer un tel « re-rating ». « Il faut regarder la classe d’actifs secteur par secteur pour comprendre que ce qui fait que les actions émergentes sont bon marché est lié au poids de secteurs cycliques tels que l’énergie et les matériaux de construction », note le stratégiste.
« La consommation discrétionnaire et les technologies de l’information sont bon marché par rapport aux marchés développés tandis que les secteurs défensifs, en général, sont chers, même si un peu moins que dans les Bourses des pays développés », ajoute-t-il.
Le cocktail n’est donc pas porteur : pas de retour à la moyenne concernant la rentabilité et les marges, un niveau d’endettement élevé et des bilans qui se détériorent, et enfin la question du coût des fonds propres que doivent supporter les investisseurs actions.