Après un regain de volatilité et une correction boursière d’ampleur cet été, les marchés sont redevenus un peu plus calmes depuis le mois d’octobre. Mais pour les stratégistes de Deutsche Bank, ce calme sur les marchés pourrait bien précéder une période de plus forte volatilité dans les mois à venir.
La raison de ce calme, alors que la Fed a clairement indiqué son intention de relever ses taux directeurs en décembre, tient à l’activisme de la BCE qui a, elle, laissé entendre qu’elle pourrait amplifier son programme d’achats d’actifs pour atteindre son objectif d’inflation de 2%.
« Les signaux forts envoyés par la BCE de conduire une politique encore plus accommodante en décembre conduit les marchés à demeurer calmes, enlevant le dernier obstacle au relèvement par la la Fed de ses taux directeurs », écrivent les stratégistes de la banque dans une note datée du 24 novembre.
« Nous anticipons un rebond de 10% environ des actions européennes en 2016, mais nous pensons qu’une correction de 5% à 10% sur les marchés actions mondiaux est possible lorsque la Fed remontera ses taux », ajoutent-t-ils.
Historiquement, à la suite de la première hausse de taux de 1994 et 2004, les actions américaines ont perdu 7% en moyenne en l’espace de deux mois, avec une chute de 12% de leur ratio de valorisation cours sur bénéfice (P/E), reflet de la remontée du rendement à deux ans des bons du Trésor.
« Si la Fed resserre maintenant, nous anticipons une hausse du dollar (notre stratégiste devises voit 8% de hausse d’ici fin 2016), une chute du prix des matières premières, un effondrement du prix des actifs émergents et un écartement des spreads de crédit (compte tenu d’un levier élevé, d’une faible croissance des bénéfices par action et d’une plus grande sensibilité au pétrole, puisque 20% de l’univers haut rendement est composé de sociétés dans le secteur de l’énergie) », ajoute Deutsche Bank.
Dans un contexte de marchés plus volatils, Deutsche Bank estime que les secteurs les plus défensifs restent la santé, les télécommunications, la consommation courante et les services collectifs (mais les fondamentaux de ce dernier secteur sont particulièrement faibles).