Les stratégistes de Morgan Stanley s’attendent à ce que le crédit rapporte un peu plus que les actions en 2016, mais les perspectives de rendement à attendre des actifs risqués demeureront modestes.
La croissance économique mondiale devrait s’améliorer de façon modeste (de 3,1% à 3,3%), ce qui ne permet pas d’envisager une franche accélération en matière de progression des résultats des entreprises, estiment les stratégistes de la banque dans une étude datée du 30 novembre. Ces derniers attendent 4% de croissance bénéficiaire aux Etats-Unis, 5% en Europe, 7% au Japon et 6% dans les émergents, pour des potentiels d’appréciation de respectivement 4,1%, 3,1%, 2,8% et 1,7%.
Contrairement aux précédents cycles de resserrement monétaire, qui s’étaient avérés favorables aux actions, la situation présente diffère sensiblement : « la croissance est plus faible, l’action des banques centrales est plus accommodante et les primes de risque sur le crédit sont plus élevés. Tout ceci plaide pour les produits à spread », avance Morgan Stanley.
L’autre différence majeure des précédents cycles est la vigueur du dollar, dont l’appréciation devrait se poursuivre une fois que la Fed aura annoncé le relèvement de ses taux directeurs, probablement dès ce mois-ci.
Les « perdants » de 2015 – actions de faible qualité, obligations indexées sur l’inflation, bons du Trésor à duration longue (30 ans), yen, peso mexicain, cuivre – devraient en profiter. La banque recommande toutefois de rester prudent sur les marchés émergents, même si la valorisation est apparemment intéressante.
La vraie difficulté pour les investisseurs est à la fois d’éviter les mauvaises surprises mais également de trouver une classe d’actifs qui offre un rendement ajusté du risque relativement attrayant sur longue période.
D’après Morgan Stanley, les investisseurs ont plus à offrir que les actions au regard du niveau actuelle des spreads de crédit, même si les stratégistes s’attendent à une hausse des taux de défaut. Le crédit européen de qualité, le haut rendement global ainsi que certaines catégories des dérivés de crédit (RMBS, CLO triple A) offriront une perspective de gain ajusté du risque attrayante.