Les économies des pays développés connaissent une reprise modeste. Les pays émergents vont eux continuer de peser sur la reprise de l’économie mondiale l’an prochain, entre 3 et 3,5% selon les principales prévisions.
« Après des années de soutien de leur demande intérieure par le crédit, les économies émergentes sont aujourd’hui dans une situation délicate, et cela se reflète sur la croissance mondiale. L’année prochaine devrait être à nouveau médiocre pour les pays émergents », a déclaré Anton Brender, économiste en chef de Candriam au cours d’une conférence de presse à Paris.
« Les émergents tentent depuis plusieurs années de s’appuyer plus sur leur demande intérieure que sur celle du reste du monde, mais cette transition vers un nouveau modèle de croissance est loin d’être facile et la baisse du prix des matières premières rend la situation plus délicate encore pour certains pays », a-t-il ajouté.
Ainsi, en Chine, l’endettement rapporté au PIB a presque doublé depuis 2001 et cela laisse peu de marges aux autorités pour soutenir la croissance par le crédit. Cela explique pourquoi la croissance de l’économie chinoise devrait, pour les prochaines années, être inférieure à l’objectif de 6,5 % qui a été affiché.
Le Vieux continent relève la tête
« Nous pensons qu’en Europe la reprise va se poursuivre modérément car le processus de désendettement est loin d’être arrivé à son terme », a souligné Florence Pisani, économiste chez Candriam. D’après l’économiste, la croissance économique de la zone euro devrait approcher 2% en 2016 après 1,5% attendus cette année. Les taux d’intérêt très bas et la baisse des prix du pétrole ont ranimé la demande intérieure. Au même moment, l’assouplissement quantitatif de la BCE a affaibli l’euro, ce qui ne peut que soutenir les exportations de la région.
Les économistes de Candriam notent également que l’afflux d’immigrants vers l’Europe devrait ajouter 20 ou 30 points base à la croissance de la zone euro l’année prochaine, en raison des dépenses impliquées pour les États qui, comme l’Allemagne, les ont accueillis.
Enfin, selon Brender et Pisani, la Réserve Fédérale commencera cette semaine la normalisation de sa politique monétaire, qu’elle poursuivra l’année prochaine, même si elle le fera avec beaucoup de prudence.