PIMCO, l’un des plus gros gérants d’actifs obligataires au monde, filiale de l’assureur Allianz, a publié son dernier « outlook » rédigé par Andrew Balls, responsable des investissements obligataires, et Richard Clarida, stratégiste.
Le groupe a peu fait évoluer ses prévisions économiques pour les grandes zones : la croissance économique des Etats-Unis se situera entre 2% et 2,5% l’an prochain, avec une inflation apparente entre 1,5% et 2% et un marché du travail qui pourrait voir les créations d’emplois mensuelles chuter vers 100.000 si le taux de participation ne remonte pas.
En zone euro, l’activité devrait croître d’environ 1,5% avec une inflation autour de 1% l’an prochain et une vraie question sur les moteurs de la croissance économique (demande vs exportations).
Le Japon pourrait voir une intensification des achats d’actifs par l’intermédiaire de sa banque centrale tout en engageant de nouvelles réformes structurelles, pour faire notamment face aux problèmes démographiques et de taux d’activité. PIMCO y attend une croissance autour de 1% mais une inflation de seulement 1%, bien en-deçà de l’objectif de 2% de la Banque du Japon.
Dans l’univers émergents, la croissance chinoise poursuivra sa décélération vers 6% l’an prochain, avec une inflation autour de 2%, sans toutefois tomber en récession. « La chine possède la ‘volonté et le porte-monnaie’ nécessaires pour faire face au défi d’une croissance moins rapide et pour évoluer vers une économie de services », écrit PIMCO.
Parmi les autres grands marchés émergents, le Brésil et la Russie seront en récession l’an prochain, tandis que le Mexique et l’Inde seront en expansion.
L’analyse de PIMCO pointe également cinq facteurs de risque que les investisseurs devront suivre de près l’an prochain.
La première question importante est l’accélération ou pas de l’inflation aux Etats-Unis l’an prochain vers les niveaux projetés par la Fed et assurer que la banque centrale américaine s’éloigne de la politique de taux zéro pratiquée depuis la crise financière de 2008 et à laquelle elle vient juste de mettre un terme.
Le deuxième facteur de risque est l’évolution des matières premières, qui portent encore un risque de correction l’an prochain, en partie liée à la situation chinoise. « Cet élément est important pour les marchés de crédit mais également pour notre scénario central de reflation », écrit PIMCO.
Le troisième élément concerne les marchés émergents, qui restent « une source potentielle de volatilité ». Au centre du dispositif, il y a la Chine et la manière dont la deuxième économie au monde va gérer sa devise.
Quatrième facteur de risque : l’expansion des bilans de la BCE et de la Banque du Japon, en particulier sur leur volonté et leur capacité à injecter plus de liquidités dans leurs économies respectives.
Enfin la question de la liquidité des marchés financiers, qui a largement alimenté la volatilité de nombreuses classes d’actifs cette année et qui continuera de le faire l’an prochain.
« Compte tenu de la divergence des politiques monétaires, de la convergence des économies et des risques identifiés pour notre scénario central, clairement le de la Réserve fédérale, les prix des matières premières et les marchés émergents seront des éléments essentiels dans les performances des classes d’actifs à attendre par les investisseurs l’an prochain », conclut PIMCO.