Les investisseurs connaissent la boîte de style Morningstar. Créée en 1992 pour aider les investisseurs à mieux atteindre leurs objectifs financiers, la boîte de style est une matrice qui croise deux éléments d’information : la taille des entreprises présentes dans l’univers couvert (grandes capitalisation, moyenne et petites valeurs) et le style des sociétés (value, croissance, mixte).
Source: Morningstar
Morningstar classe les actions sur la base de dix indicateurs fondamentaux : cinq ratios de valorisation (P/E, P/B, P/S, P/CF, DY) et cinq valeurs fondamentales (croissance des profits attendue et passée, croissance des ventes, croissance des cash-flows et de l’actif net).
Sur la base de cette méthodologie, nous avons construit un baromètre du marché pour les entreprises européennes cotées (« Morningstar Europe Market Barometer » en anglais). Il est construit sur la base de neuf cases, mais plutôt que d’indiquer le pourcentage d’un portefeuille investi dans un certain style de gestion ou de taille, nous avons retenu des indicateurs de valorisation et de rentabilité d’un segment de marché en particulier.
L’univers est celui des entreprises européennes au sein de l’indice Morningstar Europe DM (Developed Market) qui regroupe 1.200 actions cotées.
Ce baromètre doit aider les investisseurs à avoir une meilleure idée de ce qui se passe sur le marché européen plutôt que de regarder des indices traditionnels. Les résultats sont calculés sur des périodes de 1 mois, 1 an et 3 ans (résultats cumulés).
Revue de décembre
Source: Morningstar Direct.
En décembre, les 9 styles de gestion de Morningstar ont connu une performance négative, le style « Large Value » affichant la pire performance avec une chute de 6,1% (en euros). Ce style a sous-performé les styles « Growth » et « Small & midcaps » au sein de l’univers européen.
Source: Morningstar Direct.
Cette situation n’est pas nouvelle, puisqu’elle a caractérisé les marchés financiers en Europe et aux Etats-Unis depuis le début de la crise financière et s’est amplifiée en Europe avec la crise de la dette publique depuis 2010.
Plus récemment, la perspective d’une reprise un peu plus soutenue de l’activité en Europe l’an dernier a largement profité aux valeurs domestiques, et en particulier aux petites et moyennes valeurs.
Le rendement moyen des valeurs moyennes en Europe a été de 25,7% contre 15,7% pour les grandes capitalisations (« Large caps ») et 11,3% pour les petites valeurs (« Small caps »).
Si l’on fait le même exercice pour les titres « Value » et « Growth », le rendement atteint 5,3% pour la première catégorie et 34,4% pour la seconde. Le style « Mixte » (« Blend ») affiche un rendement de 17,6%.
Pour les valeurs de croissance ont-elles surperformé ?
Certains analystes considèrent que dans un environnement de croissance économique molle, les investisseurs ont une préférence marquée pour les sociétés à croissance visible. En outre, historiquement, les valeurs de croissance ont tendance à surperformer dans des environnements de taux bas ou en repli.
Un euro fort peut également avoir bénéficié aux sociétés de croissance car ces dernières sont plus exposées aux marchés internationaux (cas de la pharmacie et des valeurs de technologie). La technologie et la santé sont d’ailleurs des secteurs qui ont surperformé avec des bonds de respectivement 25,9% et 22,3% l’an dernier.
A l’inverse, l’énergie et les utilities ont sous-performé avec des baisses de respectivement 5,4% et 2,4% en 2015 – ces deux secteurs sont considérés comme « Value ».