A peine l’année a-t-elle commencé que les « vieux » démons des investisseurs ré-émergent : les indicateurs avancés d’activité en Chine et aux Etats-Unis déçoivent, provoquant un début de panique sur les marchés.
La correction boursière de l’été 2015 est encore fraîche dans les mémoires, provoquée par la dévaluation surprise du yuan et les craintes de l’impact mondial d’un ralentissement prolongé de la deuxième économie mondiale.
Dans une étude datée du 21 décembre dernier, UBS tente d’évaluer l’impact pour les marchés financiers d’un « scénario noir », où, au lieu de croître entre 6% et 7% l’an comme attendu par la banque (6,2% en 2016) et le consensus, l’économie chinoise ne progresserait plus qu’à un rythme de 4% (scénario que la banque suisse s’empresse de qualifier de « extrêmement improbable »).
Sur un strict plan géographique, les régions les plus impactées seraient, sans surprise, l’Asie du Nord, les pays de l’ASEAN, d’Amérique Latine et le Japon. L’Australie connaîtrait une situation de stagnation économique.
UBS estime toutefois qu’un scénario de récession mondiale est peu probable. Même si la croissance des pays émergents, à commencer par l’empire du Milieu, pèse lourd dans la croissance mondiale, « le pays est plus impacté par les difficultés des pays développés que l’inverse », et ce en raison du faible niveau d’ouverture des pays développés (hormis la zone euro) et de la faible internationalisation du système financier chinois.
L’impact sur les marchés ne serait pas neutre. Si le S&P 500 serait assez épargné, la situation en Europe ou en Asie serait bien différente : UBS entrevoit un impact de 5% à 10% pour les profits européens et 40% pour les résultats 2016 estimés en Asie. « Une hausse des spreads de crédit, de l’aversion au risque entraînera une augmentation du coût des fonds propres, ce qui pourrait entraîner une dévalorisation des marchés », explique la banque.
Sur les marchés de taux et des devises, les rendements obligataires pourraient reculer de manière sensible au regard du risque de désinflation et de fuite vers les valeurs refuge (bons du Trésor), tandis que les devises émergents, déjà très chahutées l’an dernier, devraient corriger de 12% à 15% sur leurs niveaux actuels.