L’inflation basse est encore là pour longtemps. C’est un constat que défendent certains experts, notamment dans certaines banques d’affaires (UBS, Morgan Stanley), avec à la clef des rendements obligataires qui devraient eux aussi rester bas.
Plusieurs éléments expliquent cette situation. A court terme, le facteur le plus important est le pétrole. De nombreux observateurs espéraient fin 2015 que les cours du pétrole se stabiliseraient – mais la situation n’a fait qu’empirer depuis. Outre le pétrole, l'ensemble des matières premières voient leurs cours sous pression.
Source: Factset, Morningstar.
Cette situation n’est sans doute pas soutenable, en particulier pour les producteurs, qu’ils soient nord-américains (pétrole de schiste) ou moyen-orientaux. Mais tant qu’un début d’équilibre entre offre (excédentaire) et demande (en faible croissance) ne se fera pas jour, les prix du pétrole ont de bonnes chances de continuer à reculer.
Leur stabilisation serait le préalable à un « effet de base » qui soutiendraient les indices de prix à la consommation et laisserait alors entrevoir une possible remontée des prix.
Mais encore faudrait-il que d’autres facteurs, de plus long terme, jouent également. Le plus important d’entre eux est « l’output gap », ou l’écart de production entre les chiffres de croissance réelle et la croissance potentielle, qui représente le taux de croissance soutenable le plus élevé possible.
Or, à l’heure actuelle, si l’output gap tend à se réduire légèrement dans les pays développés et notamment aux Etats-Unis, avec le recul du taux de chômage, il tend en revanche à s’accroître dans les pays émergents. Les surcapacités de production à l’échelle mondiale se maintiennent ainsi à un niveau élevé de manière persistante depuis plus de 6 ans.
Une réduction de l’output gap serait de nature à alimenter des hausses de salaires, qui constitue, en plus des matières premières et de l’évolution des devises, un facteur plus structurel d’inflation.