Au lendemain de la crise financière de 2008, l’une des grandes craintes des investisseurs, européens en particulier, était celui d’une spirale déflationniste « à la japonaise ».
Cet épisode déflationniste reflète ce que l’économiste Richard Koo a appelé une « récession par le bilan », c’est-à-dire un excès d’endettement qui entraîne une récession et l’effondrement des prix.
Source: Factset, Morningstar
Cet épisode, qui a duré plus de 16 ans, a eu plusieurs manifestations : augmentation du niveau d’endettement, en particulier à cause de la diminution du revenu disponible des agents économiques ; hausse des taux d’intérêt réels (la baisse des taux d’intérêt ne peut accompagner celle des prix) ; un attentisme des consommateurs (dépenses) et des entrepreneurs (investissements) ; réduction, voire destruction, du potentiel de croissance.
En l’espace de 16 ans, le PIB nominal japonais a chuté de 8% et hausse de 12% du PIB en termes réels, contre une progression de 48% du PIB américain (en termes réels), de 30% en France ou de 25% en Allemagne.
La dette publique est passée de 68% du PIB en 1997 à 225% en 2014. Le taux d’endettement des ménages a bondi à 123% du revenu disponible.
Face à cette situation de croissance anémique, les pouvoirs publics ont multiplié les erreurs de politique, avant d’entamer à partir de 2012 la combinaison de réformes de structures et d’un assouplissement monétaire massif, qui a pris la forme du « quantitative easing ».
A ce stade, cette politique semble avoir du mal à atteindre l’objectif central : relancer l’inflation.
Source: Factset, Morningstar