Comparer les rendements futurs des actions

Certains outils permettent aux investisseurs de mieux appréhender le risque de valorisation d'un marché.

Jocelyn Jovène 31.03.2016
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Investir en actions peut se faire de différentes manières : choisir ses titres de manière individuelle, ce qui suppose de savoir évaluer un titre et donc maîtriser à l’analyse financière et les techniques d’évaluation ; confier son argent à un gérant dont on espère qu’il maîtrise les techniques précédemment citées ; ou investir dans des ETF pour s’exposer à un marché en particulier, une approche que recommandent par exemple Warren Buffett  ou John Bogle à la plupart des investisseurs, qui ne comprennent ni la première ni la deuxième approche (le second étant un peu plus biaisé que le premier puisqu’il est le fondateur de Vanguard, premier gérant d’actifs au monde et promoteur des fonds indicels à bas coût).

Mais avant de s’exposer au risque actions d’un pays en particulier, encore faut-il se demander si l’indice boursier de ce pays ou de cette zone est « bon marché ».

Dans cette approche, plusieurs paramètres rentrent en ligne de compte : croissance économique, niveau d’inflation, évolution des profits et des dividendes versés par les entreprises, multiples de valorisation.

Le risque de valorisation est important car plus vous entrez dans un marché chèrement valorisé, plus vous prenez un risque que l’indice de ce pays baisse si les profits des entreprises ne progressent plus aussi rapidement que par le passé.

Un cas récent est la performance du marché américain. L’an dernier, l’indice S&P 500 n’a progressé que de 1,4%, un rendement bien maigre (il était certes plus élevé pour l’investisseur en euro grâce à l’appréciation du dollar, mais encore fallait-il avoir une vue juste sur l’évolution de la devise américaine).

Quelques sociétés d’investissement, dont Morningstar, proposent d’estimer les rendements futurs des actions, des obligations, du crédit et d’autres actifs (immobilier par exemple) de différents pays à partir de modèles fondamentaux.

Récemment, Morningstar a popularisé un nouveau modèle de valorisation, CATY, présenté ici.

Mais d’autres fournisseurs de données rendent certaines statistiques aisément accessibles au public. C’est le cas de Research Affiliates ou de GMO, dont les valeurs en matière de service à l’investisseur sont proches de celles de Morningstar, et dont la méthodologie en matière de construction d’allocation d’actifs est également similaire.

Research Affiliates publie ainsi une comparaison du rendement attendu des actions de différents marchés à partir du ratio de valorisation popularisé par Robert Shiller, récent prix Nobel d’économie.

EQUITIES Scatter Plot

Source : Research Affiliates

Ce graphique montre que les investisseurs ont sans doute intérêt à s’intéresser aujourd’hui aux marchés émergents.

Cette analyse est confortée par le modèle CATY développé par Philip Straehl et Roger Ibbotson de Morningstar Investment Management.

10Y Expected Returns CATY 20160229

Source: Morningstar Investment Management

Le nuage de points de Research Affiliates montre toutefois que l’investisseur devra faire attention à la grande volatilité de certains marchés. Ajusté du risque pris (niveau de volatilité), un tri devra sans doute être effectué, à moins que l’investisseur soit très peu averse au risque – ce qui n’est pas conseillé lorsque l’on investir en actions qui comportent un risque de perte en capital plus important que d’autres classes d’actifs.

 

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A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.