La responsabilité sociale ou l’engagement en faveur du développement durable ne se mesurent pas seulement par de bonnes intentions. Grâce à la notation ESG, le cabinet d'analystes Sustainalytics n'évalue pas seulement les politiques et les procédures mises en œuvre par les entreprises pour répondre aux questions liées au développement durable, à l'éthique et à la gouvernance d'entreprise, mais mesure également l'efficacité des entreprises au regard de résultats concrets.
Trois points d'observation
Les analystes se concentrent sur trois domaines d'intérêt : les procédures, la communication et la performance. La première porte sur les efforts de l'entreprise pour mettre en place des politiques et des processus internes qui lui permettent de mieux répondre aux questions éthiques liées à l'environnement et à la gouvernance (programmes de santé pour les employés, le réaménagement des zones pour la communauté ou cibles sur la production de déchets sont quelques exemples).
La seconde considère le degré de transparence dans la communication en dehors de l'engagement de l’entreprise à mettre en œuvre ces politiques. Est évaluée positivement, par exemple, la publication de documents portant sur des initiatives dédiées, comme le rapport de développement durable, dans lequel sont décrits en détail les politiques et procédures en place, leur coût financier et les résultats attendus (comme l'estimation de l'impact environnemental des activités de production grâce à l'auto-évaluation ou l'intervention de conseillers indépendants). Le troisième point porte sur l'évaluation de l'efficacité réelle de ces politiques, y compris à travers le contrôle d'une éventuelle implication de l'entreprise dans les litiges liés à l'un des trois éléments ESG.
Comment mesurez-vous l'ESG
Les analystes fondent leurs jugements sur la base d'indicateurs quantitatifs et qualitatifs. Les performances des entreprises sont mesurées à travers environ 200 indices (divisés entre des indicateurs communs à toutes les entreprises couvertes par l'analyse, et des indicateurs plus spécifiques aux différents secteurs).
Le score qui en résulte (compris entre 0 et 100) est pondéré en fonction de l'appartenance aux trois domaines d'observation (E, S et G) et du poids de l’entreprise dans son industrie. La somme vise à définir une note Sustainalytics.
L'affectation de notation suit un processus en plusieurs étapes: une partie de la collecte des données et de l'information se poursuit avec la mesure des indicateurs ESG par les analystes et la définition conséquente de la note attribuée à l’entreprise.
Ce jugement est ensuite soumis à l'examen d'un comité interne d'experts, de manière à assurer la cohérence et l'uniformité de l'opinion. La note est communiquée à l'entreprise afin de recueillir toutes les informations pertinentes pour confirmer ou modifier son évaluation (en particulier dans le cas des différends), puis la note ESG est publiée en même temps que le rapport sur la société.
Sustainalytics regroupe les entreprises dans 42 groupes de pairs dans le but de donner une évaluation de la société en termes relatifs. Un jugement en termes absolus produit un résultat très similaire à celui résultant de l'ancienne approche de l'investissement socialement responsable, à savoir un classement qui reflète l'échelle des valeurs des investisseurs (avec les fabricants d'armes et de retour d'huile du groupe). La note ESG se réfère à l’entreprise et, par conséquent, à tous les instruments financiers émis par celle-ci comme les actions et les obligations, et est sujette à révision chaque année.
Prendre en compte les sujets de «controverse»
Le deuxième pilier de la méthodologie Sustainalytics est la note de « Controverse » (« Controversy »), qui vise à évaluer dans quelle mesure la participation de la société dans certains faits, actes ou litiges peut avoir un impact sur l'intérêt des parties prenantes et, par conséquent, sur l'activité de l'entreprise elle-même.
Ce jugement est le résultat d'un processus qui implique la collecte d'informations relatives aux entreprises, la sélection par les analystes que peuvent classer un différend dans l'un des 10 domaines d'intérêt (éthique professionnelle, relations avec la communauté, protection de l’environnement, etc.) et leur évaluation ultérieure en fonction de son effet sur les parties prenantes et sur les résultats financiers de l’entreprise.
Une Note de controverse de 1 ou 2 indique un impact limité de l'événement sur la société et l'environnement, et donc un faible risque pour la société. Pour une note comprise entre 3 et 5, les conséquences sont considérées comme importantes, élevées ou très élevées.
A la fin de ce processus, les analystes formulent également une évaluation prospective (sous la forme d'une perspective négative, neutre ou positive) sur la base des changements possibles que cet événement aura au cours des 12-24 prochains mois. Cette note de controverse est mise à jour toutes les deux semaines, à moins que ne surviennent des événements extraordinaires qui peuvent modifier de manière significative le jugement des analystes.