Ce qui n’était qu’un vague scénario alternatif est devenu au fil des semaines une option de plus en plus crédible : le Royaume-Uni pourrait bien entamer le processus de sortie de l’Union européenne (« Brexit ») au terme d’un référendum qui aura lieu dans une semaine.
Cette perspective s’est traduire par une remontée de l’aversion au risque, laquelle a pesé sur la performance des indices boursiers européens. L’indice Stoxx Europe 600 perd près de 6% sur une semaine, contre un repli de 3,3% pour le MSCI World.
La part du cash dans les allocations est remontée à des niveaux record. Les données de flux collectées par Morningstar montrent une sortie des fonds actions au profit des fonds monétaires, des fonds alternatifs et diversifiés ainsi que des obligations (le passage du rendement du Bund à 10 ans en territoire négatif et l’appréciation du yen à un plus haut de deux ans face au dollar sont deux symptômes de cette fuite vers la qualité).
Dans ce contexte, la décote de valorisation des actions européennes suivies par les analystes de Morningstar s’est de nouveau accrue, s’approchant des 10% (les précédents points bas étant de 15% le 11 février dernier et 13% le 24 août 2015).
Source : Morningstar
Il y a toutefois un changement notable par rapport aux précédents épisodes de correction boursière. Jusqu’ici, les deux dernières corrections des marchés sont survenues sur fond de forte révision en baisse des prévisions de résultats des entreprises européennes.
Source : Morningstar
Depuis le mois d’avril, les estimations de résultat à douze mois ont commencé à se redresser. Cette remontée des prévisions de profit des entreprises pourrait certes s’arrêter en cas de « Brexit ». Mais ce mouvement de rebond est relativement inédit.
S’il devait se raffermir, il pourrait offrir un soutien non négligeable aux actions européennes au cours de la seconde partie de l’année.