Les « hedge funds » sont des pools d’argent gérés par des gérants qui sont moins régulés et disposent d’une plus grande flexibilité d’investissement que les gérants traditionnels, en particulier au regard de l’utilisation de la vente à découvert (« short selling »), du levier ou des dérivés.
Les gérants de hedge funds se caractérisent aussi par la structure de leur rémunération et les contraintes de liquidité (entrée-sortie) imposées à leurs clients. Ces gérants sont souvent rémunérés sur leur performance, avec une structure de frais de type 1-2%/10%-20% qui comprend une commission fixe (1-2%) et une part variable (10%-20%).
L’autre caractéristique des hedge funds est la recherche d’une performance absolue, décorrélée des marchés financiers.
L’investissement dans un hedge funds est avant tout le pari sur un gérant et sur sa capacité à mettre en œuvre avec succès la stratégie d’investissement vendue au client, à charge pour ce dernier de bien comprendre à quel type de risque il s’exposera (comme d'ailleurs pour n'importe quel type de placement financier).
Il n’existe pas une classification des stratégies de hedge funds, de même qu’il existe plusieurs fournisseurs d’indices pour suivre la performance de cette classe d’actifs et de ses composantes, très variées.
L’exposition aux stratégies hedge funds peut se faire en direct ou de façon indirecte, à travers des fonds de hedge funds – ce signifie une couche supplémentaire de frais qui doit en théorie être justifiée par l’accès à des stratégies inaccessibles en direct et à une grande qualité dans la sélection des gérants alternatifs.
Une autre façon d’investir dans des hedge funds consiste à le faire à travers des ETFs.
Des performances contrastées
L’historique de l’indice HFRX Global Hedge Fund montre deux phases au cours des deux dernières décennies : une capacité à surperformer les indices de marché jusqu’au milieu des années 2000 puis une phase plus difficile au cours de la période récente, même si en 2008, année de la grande crise financière, les hedge funds ont globalement limité les dégâts quand les marchés boursiers plongeaient de l’ordre de 40%.
Source: HFR
Certaines études ont montré que les gérants de hedge funds étaient en mesure de créer de l’alpha, y compris après des frais de gestion qui peuvent parfois être très importants.
Les raisons de cette surperformance sont de plusieurs ordres : moins de contraintes que des gérants traditionnels, une rémunération plus incitative et une présence au capital qui aligne davantage les intérêts des gérants et ceux de leurs clients, des équipes plus expérimentées et une grande diversité des stratégies.
D’autres travaux de recherche pointent un certain nombre de biais et de risques. Lors des phases de volatilité des marchés, la performance des hedge funds n’a pas toujours été au rendez-vous (mais là encore, certaines stratégies ont mieux géré ces épisodes que d’autres).
Une situation d’autant plus inconfortable pour certains investisseurs au regard de la captation de la performance pour les gérants et au détriment de leurs clients. Mais les investisseurs sont eux aussi à blâmer : certains n’ont pas toujours fait le travail d’analyse en profondeur des fonds qui leur étaient proposés et n’ont pas su correctement faire la part de la surperformance due seulement au talent du gérant.
L’analyse des performances passées est d’autant plus délicate à conduire qu’elle souffre de nombreux biais statistiques (biais du survivant, de remplissage, de sélection de liquidation…).
Ces risques et biais mettent en exergue l’importance de la sélection des gérants par les investisseurs, l’adéquation de leur stratégie à leurs objectifs financiers et le caractère approprié de leur rémunération et le bon alignement des intérêts des gérants avec ceux de leurs clients.