Au cours des dix dernières années, les investisseurs ont perdu entre 0,74% et 1,32% par an de leur propre chef, en raison du mauvais « timing » de leurs entrées et sorties des fonds d’investissement. Comme cela a déjà été démontré par la recherche de Morningstar, les investisseurs courent après la performance : ils investissent lorsqu’un fonds a bien performé et en sorte lorsqu’il sous-performe.
De même, comme cela a été montré par la finance comportementale, les investisseurs ont souvent tendance à vendre après une baisse importante des marchés (au lieu d’acheter) et à acheter au pic des marchés (au lieu de vendre).
Mieux comprendre les raisons de ces erreurs peut les aider à réduire leurs pertes. Pour y parvenir, Morningstar calcule « l’Investor return », c’est-à-dire le rendement ajusté des entrées/sorties d’un fonds, plutôt que la seule performance de la valeur liquidative (celle que présente les gérants lorsqu’ils affichent leur performance).
Ajuster la performance pour tenir compte des entrées et sorties de capitaux d’un fonds permet de mieux évaluer ce que ce dernier a réellement rapporté à l’investisseur.
L’analyse des données permet de tirer un certain nombre de conclusions :
- Les fonds à bas coût (ETF, fonds indiciels) affichent un écart avec la performance affiché plus faible que les fonds les plus chers ; les frais ne sont pas le seul facteur à expliquer la différence.
- Sans surprise, les fonds promus par les sociétés de gestion dont la démarche prend mieux en compte les intérêts des investisseurs se distinguent favorablement de ceux qui ne s’en préoccupent guère.
- Les fonds volatils (dans une classe d’actifs donnée) sont plus difficiles à appréhender que les fonds moins volatils.
- Les fonds ayant une « tracking error » (écart à l’indice de référence) élevée sont souvent ce qui affichent de gros écart entre la performance du fonds et la performance pour le client.
Comme l'illustre le graphique ci-dessus, l'écart annuel entre le retour à l'investisseur ("investor return") et la performance des fonds se situait fin 2015 à 53 points de base pour l'ensemble des fonds, avec des écarts allant de 132 points de base pour les obligations émises par des collectivités locales (Municipals) et +26 points de base pour les fonds sectoriels américains.
Les flux ont été soutenus à travers l'ensemble des catégories au cours des dix dernières années, en particulier pour les fonds actions domestiques et internationales. L'argent est ressorti de ces catégories après la crise financière de 2008-2009 avant de commencer à revenir par la suite.
Les fonds d'allocation affichent un écart plus modéré. Si les investisseurs sont sortis des fonds actions au mauvais moment, ils ont été moins versatils en ce qui concerne les fonds diversifiés.
Il faut aussi noter l'impact des fonds à échéance, lesquels produisent des rendements relativement stables ce qui tend à moins effrayer les investisseurs. En outre, ces fonds jouent un rôle important pour financer les plans de retraite des salariés américains.
L’intégralité de l’étude est disponible sur le site corporate de Morningstar.