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Nouveaux fonds : quels sont les facteurs de succès auprès des investisseurs ?

En l’absence d’un « track record » suffisamment long, sur quoi se basent les investisseurs pour placer leur argent dans un nouveaux fonds ?

Lee Davidson 20.07.2016
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En l’absence d’un « track record » suffisamment long, sur quoi se basent les investisseurs pour placer leur argent dans un nouveaux fonds ?

A cette question, Lee Davidson, responsable de la recherche quantitative de Morningstar, Madison Sargis, analyste quantitatif et Tim Strauts, analyste senior ont tenté d’apporter des éléments de réponse dans une étude que vient de publier Morningstar (« The Rise and Fall of New Funds »).

Les nouveaux fonds représentent en effet l’immense majorité de la collecte de l’industrie de la gestion d’actifs à l’échelle mondiale. Sur les 516 milliards de dollars récoltés en 2015, 379 miliards (73%) l’ont été par de nouveaux fonds, c’est-à-dire des fonds ayant moins de 12 mois d’existence.

L’analyse de Morningstar a porté sur plus de 57.000 fonds lancés après 2005 dans plusieurs classes d’actifs (actions, obligations, allocation).

Transparence, « Stewardship » sont importants

Parmi les facteurs qui jouent dans la sélection de nouveaux fonds, il y a tout d’abord la transparence du gérant (le fait qu’il communique de manière régulière son inventaire de portefeuille). Il y a ensuite l’alignement des intérêts avec ses clients (encore appelé « Stewardship », c’est-à-dire le fait que le gérant est investi aux côtés de ses clients) et qui est considéré par les analystes de Morningstar comme une qualité importante (le fait de servir effectivement les intérêts des investisseurs avant les intérêts du gérant).

Les frais, importants, mais pas déterminants

Les travaux de Morningstar ont montré l’importance des frais de gestion dans la sélection et la performance d’un fonds. Pourtant, ce critère, bien qu’important, n’apparaît pas comme déterminant dans la décision d’investir dans un nouveau fonds.

« Les investisseurs regardent moins les frais comme un facteur de décision et préfèrent tenir compte d’autres informations – le gérant, la société de gestion, la catégorie – et accordent plus de poids à ces critères », écrivent les auteurs de l’étude.

D’autres critères jouent également : le fait d’être titulaire du CFA, reconnaissance internationale en matière d’analyse financière et d’investissement ; le fait d’avoir des femmes dans l’équipe de gestion ; les parts de marché des sociétés de gestion qui lancent de nouveaux fonds ; ou encore le fait d’avoir des fonds notés par Morningstar.

Stress financier

L’étude montre également que lancer de nouveaux fonds lorsque l’environnement de marché devient tumultueux peut s’avérer bénéfique aux sociétés de gestion.

« Les opportunités émergent lorsque les marchés deviennent plus volatils que les fonds de grande taille ont du mal à capturer car la taille des transactions est trop petite pour avoir un impact sur la performance du portefeuille », observent les auteurs de l’étude.

« Les nouveaux fonds de la part leur petite taille peuvent plus facilement capter ces opportunités et engranger un avantage en termes de performance. »

Enseignements de l'étude

L’analyse aboutit aux deux séries de conclusions suivantes : tout d’abord, « les investisseurs ont tendance à aller vers des fonds qui les rassurent, où les intérêts des gérants sont alignés avec leur propres intérêts.Les investisseurs préfèrent plus d’information plus fréquemment. Ils se sentent plus en confiance avec des gérants qui font attention à leur argent, qui ont de l’expérience et des qualifications. La réputation de la société de gestion fait aussi la différence. »

« En l’absence de ‘track record’, les investisseurs se demandent plus simplement : ‘puis-je faire confiance à ce gérant ? Tout ce qui tend à répondre positivement à cette question aura tendance à impacter positivement la collecte. »

L’autre conclusion est que les investisseurs qui retiennent les critères précédents dans leur sélection de fonds ont tendance à obtenir de meilleurs résultats. La seule exception à cette « règle » est le choix d’un style de gestion, qui peuvent aller à l’encontre de leurs intérêts.

En effet, les investisseurs peuvent avoir tendance à privilégier les fonds qui achète des titres les plus populaires, de grande capitalisation, surévalué et liquides qui ont bien progressé en Bourse. Cette attitude qui consiste à acheter ce qui marche et à ne pas se démarquer de la foule est sans doute le résultat le plus surprenant et le plus décevant de l’étude.

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A propos de l'auteur

Lee Davidson  is Head of Manager and Quantitative Research.