« Il n’y a pas beaucoup de classes d’actifs très intéressantes d’un point de vue de leur valorisation. » L’avertissement est venu de Dennis Stattman, l’un des spécialistes de l’allocation d’actifs les plus expérimentés, et patron de l’équipe de gestion du fonds BGF Global Allocation Fund, noté Gold par les analystes de Morningstar.
« L’univers obligataire est globalement très cher. Les actions offrent plus de valeur que les obligations. Certaines classes d’actifs offrent des opportunités en termes de spread, mais à un niveau qui n’est pas très attrayant », a-t-il expliqué au cours de son intervention lors de la conférence annuelle de Morningstar à Paris, le 8 septembre dernier.
Pour Stattman, l’intervention des banques centrales a comprimé les rendements obligataires et poussé les investisseurs à prendre plus de risque, pour générer un niveau de rendement comparable à il y a 20 ans.
Au sein des obligations, le gérant a estimé que le marché avait sans doute atteint un point haut en termes de valorisation. « Les investisseurs ont commis un acte de foi énorme et il nous semble très dangereux d’exposer sa poche obligataire au risque de duration », a expliqué Stattman.
L’univers des actions offre un peu plus d’opportunités, en particulier au Japon et dans une moindre mesure en Europe.
« L’Europe se traite toujours avec une décote sur les Etats-Unis du point de vue d’un indicateur comme le CAPE (Cyclically-Adjustement Price to Earnings), a souligné le gérant. Les investisseurs ont donc un point d’entrée sur les actions européennes. »
« Nous pensons que les actions japonaises offrent toujours le meilleur couple risque-rendement, avec un multiple de valorisation de 13,3x contre 18,5x aux Etats-Unis », a-t-il ajouté.
Au-delà de niveaux de valorisation souvent élevés, le principal risque extrême est lié à la Chine.
« La Chine a sauvé la croissance mondiale après la crise financière, mais cela s’est fait au prix d’une augmentation massive de l’endettement du pays, qui est aujourd’hui une source d’inquiétude », a-t-affirmé.
En termes d’allocation, le gérant préfère les actions aux obligations. Dans l’univers obligataire, le crédit, le haut rendement et les émergents sont privilégiés.
En termes de risque devise, le dollar US est largement privilégié.