Les marchés émergents lèvent actuellement d’importantes masses de capitaux sur les marchés pour financer leur croissance future.
Le montant total de la dette a été multiplié par six depuis 2008 et continue de croître.
Avant de comprendre si cette dynamique est soutenable, il est intéressant de comprendre les caractéristiques spécifiques de la dette émergente.
Comprendre le risque : corrélations et volatilité
L’analyse du risque est une donnée importante lorsqu’il s’agit de prendre une exposition aux marchés émergents. La meilleure protection contre une perte en capital – notre définition de ce qu’est vraiment le risque – consiste à choisir l’actif le mieux valorisé, tout en considérant un portefeuille dans son ensemble.
Sur la base de nos modèles de valorisation, l’investisseur doit faire un choix entre des classes d’actifs corrélées négativement mais chèrement valorisées (les obligations souveraines des pays développés) ou aller vers des actifs exhibant des corrélations positives mais faiblement valorisées (comme la dette émergente). Aucune solution n’est idéale et c’est bien la réalité dans laquelle nous vivons aujourd’hui.
Nous pensons qu’une approche passive comporte des limitations pour ce type d’actifs et la gestion active nous semble un choix naturel pour des investisseurs en quête d’une exposition tout en évitant des risques spécifiques.
Voici quelques éléments à prendre en considération lorsque l’on investit en dette émergente en devise forte.
Valeur relative
Par rapport à d’autres classes d’actifs, la dette émergente en devise forte nous semble attrayante. La valorisation est autour de sa moyenne historique. Par rapport aux spreads des obligations d’entreprise américaine, elle est attrayante, mais l’analyse montre l’impact des spreads liés à la dette vénézuélienne, ce qui affecte notre conviction.
Notre analyse de scénario montre que dans le pire des cas, nous pouvons attendre un rendement réel positif sur un horizon d’investissement de 10 ans, même si un changement rapide du niveau des taux peut produire des pertes à court terme. A plus long terme les rendements réels sont positifs selon nos estimations.
Risque fondamental
Comme toute classe d’actifs, la catégorie est sensible à l’évolution du régime de taux. Le scénario négatif entraînerait des pertes à court terme, ce qui appelle une certaine prudence.
Cela étant, le fait que la classe d’actifs offre des rendements réels positifs sur le long terme dans la plupart de nos scénarios, nous amène à penser que les risques sont sans doute modérés dans l’ensemble.
Indicateurs contrariens
La dette émergente en devise forte n’a pas été autant affectée par les mouvements de flux de capitaux que la dette en devise locale. Les flux ont été modérés ces derniers temps, mais restent positifs dans l’ensemble.
Les investisseurs ne font que bouger leur surpondération sur les différents marchés de la zone. Toutefois, des flux de plus court terme peuvent avoir un impact plus important, ce qui peut avoir un impact sur la classe d’actifs.
En résumé, nous estimons que malgré des rendements obligataires en baisse, les rendements positifs liés à la valorisation attrayant de la classe d’actifs et l’analyse du risque justifient le maintien d’une exposition à la classe d’actifs, en devises fortes. La dette émergente en devise locale est beaucoup plus complexe à gérer et convient mieux aux investisseurs ayant une forte tolérance au risque.
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