Depuis la violente correction boursière du début d’année, les actions européennes ont réussi à rebondir malgré un environnement économique et financier toujours incertain. Et la volatilité, indicateur du stress financier sur les marchés, est retombée sur des niveaux relativement bas actuellement (autour de 20 pour le VSTOXX contre une moyenne de 25 depuis 1999).
« Il y a sens à acheter de la volatilité après le rebond post-Brexit », estime Xavier Lagrandie, gérants petites et moyennes valeurs chez Lombard Odier.
Un sentiment confirmé par Sébastien Maillard, responsable de l’allocation d’actifs chez Zadig AM à Londres : « les investisseurs achètent énormément de protection, notamment en Europe. Ils sont tendus et se (sur)protègent, ce qui risque de réduire leur performance sur le long terme », observe-t-il. La société vient d'ailleurs de lancer un fonds Market Neutral, au côté de son fonds vedette Memnon European.
Pourquoi s’exposer à la volatilité, par exemple en achetant des protections contre la baisse des indices actions, fait-il sens aujourd’hui ? Tout simplement parce que les marchés sont relativement calmes. Le Brexit est passé. Les banques centrales ont toujours une action accommodante. Les cours des matières premières sont modérés. « La perception du risque diminue », analyse Xavier Lagrandie.
Il n’y a pas à l’heure actuelle de comportement extrême de la volatilité, ce qui peut être rassurant à court terme. Toutefois, dans une optique de moyen terme, au regard du rebond du marché qui s’est fait principalement sur l’appréciation des multiples de valorisation plutôt que sur le redressement des profits des entreprises, réfléchir à protéger partiellement les portefeuilles peut faire sens.
La volatilité étant un actif comme un autre, elle a un prix auquel les investisseurs doivent être attentif. Si celui-ci est plutôt bas à l’heure actuelle pour certains gérants, il peut remonter rapidement comme l’illustre le graphique suivant.