Les marchés financiers ont été secoués par la victoire de Donald Trump, ce qui s’est traduit par un regain de volatilité. Ce genre d’épisode crée toujours des opportunités pour les investisseurs qui sont capables de prendre du recul, et d’adopter une vue ancrée sur la valorisation. Mais il peut aussi être source de dangers. Le premier d’entre eux consisterait à réagir dans la précipitation.
Soyons clairs : nous entrons dans une période d’incertitude politique, mais la volatilité des marchés financiers n’a rien de nouveau. Dans le cas présent, la prudence et la patience sont de rigueur. Pour cette raison, nous privilégions la recherche et l’analyse à une réaction précipitée, et nous conseillons aux investisseurs de faire de même.
Les implications de l’élection
De nombreux commentaires ont fait le rapprochement entre l’élection américaine et le Brexit. Nous pensons que cette analyse n’est pas la bonne, pour une raison simple : le calendrier.
Le Brexit est susceptible d’être un phénomène permanent, qui pourrait donc avoir un impact significatif sur la croissance économique de long terme, et impacter négativement notre estimation de la valeur intrinsèque des actifs financiers. La présidence de Trump n’est pas permanente, elle aura de ce fait un moindre impact.
En tant qu’investisseurs de long terme, nous devons tenir compte de cette importante différence, éviter l’engouement de court terme pour rester focalisé sur les moteurs réels de la performance de nos investissements. De ce point de vue, il est important de considérer deux facteurs clefs de réussite : les prix actuels et la juste valeur des actifs.
A ce stade, notre analyse préliminaire nous conduit à penser que l’accession au pouvoir de Trump engendrera un surcroit de volatilité mais n’entrainera pas d’impact durable sur la valeur du capital, et cela du simple fait des cycles politiques.
Une administration Trump n’est pas en mesure de nous conduire à changer notre vue déjà prudente à l’égard des actifs de marché dans leur ensemble. Comme d’habitude, la recette d’un investissement réussi repose selon nous sur l’acquisition d’actifs offrant une marge de sûreté substantielle.
Où sont les opportunités ?
Une question récurrente de la part des investisseurs est de savoir s’ils devraient vendre, conserver ou acheter. A nos yeux, la correction récente de certains marchés actions pourrait nous offrir l’opportunité d’augmenter notre exposition aux actifs pour lesquels nos convictions étaient déjà fortes, et lesquels sont récemment devenus meilleur marché, et de réduire notre exposition aux actifs « défensifs », déjà considérés comme chers et devenus plus chers encore.
Des marchés qui paniquent sont l’occasion unique pour les investisseurs valued’acheter des actifs qui produiront des rendements significatifs à l’avenir.
Cela étant dit, gardons à l’esprit que la baisse du prix d’un actif peut créer son propre « momentum », éloignant ainsi le prix d’un actif un peu plus de sa valeur intrinsèque sur le court terme. Les investisseurs pourraient trouver de meilleures opportunités dans les jours, semaines ou mois à venir et devraient donc conserver des munitions pour agir si les prix continuent de baisser.
« Acheter sur les points bas » n’est un exercice profitable que si un investisseur acquiert les bons actifs, et ceux offrant une marge de sûreté suffisante. Il nous semble plus important de disposer du cadre d’analyse adéquat pour identifier de tels actifs dépréciés, à défaut de quoi les investisseurs pourraient acquérir des actifs dont les fondamentaux ne sont pas attractifs.
Dans cette perspective, nous pensons que les actions américaines sont chères au regard de leur juste valeur. En conséquence, nous ne jugeons pas opportun de profiter de la baisse des marchés pour nous renforcer sur cette classe d’actifs.
Risques baissiers
Le regain de volatilité est inconfortable pour de nombreux investisseurs. Sur le plan géopolitique, il est aisé de dresser un scénario noir et nous avons conscience que certains médias auront à cœur de se lancer dans de telles spéculations. Ainsi, après la victoire de Trump, la perspective d’un vote négatif lors du référendum italien du 5 décembre pourrait être une nouvelle source de volatilité.
Les mêmes médias ont eu à cœur de souligner la percée des mouvements populistes et extrémistes en France et en Allemagne, où se tiendront des élections majeures l’an prochain.
Ces sujets sont d’importance, mais Morningstar recommande vivement aux investisseurs de prendre du recul afin de dépasser les discours médiatiques et se rappeler que les risques politiques sont les plus imprévisibles.
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