L’annonce par la Fed d’une hausse de son taux directeur la semaine dernière a pesé sur les marchés obligataires. Les rendements des bons du Trésor à 2, 5 et 10 ans ont progressé de 11, 17 et 11 points de base respectivement à 1,25%, 2,07% et 2,60%. Le rendement du 2 ans est sur son plus haut niveau depuis 2009 et celui du 5 ans depuis 2011.
Cette hausse des taux était attendue et bien anticipée par le marché. Ce qui l’était moins portait sur le nombre de hausses attendue en 2017. Cette surprise a amplifié la correction du marché obligataire. La Fed table sur trois hausses au cours de l’année qui vient, portant son taux directeur à 1,4% fin 2017.
Le marché semble douter de cette prévision, considérant que la Fed n’a pas fait la preuve dans ses talents de prévisionniste ces dernières années. En décembre 2015, elle voyait aussi un taux directeur de 1,4% fin 2016. Fin 2014, elle voyait ce taux directeur à 1,125% fin 2015…
Malgré le rebond des rendements obligataires, les investisseurs ont continué d’acheter des obligations privées et les spreads de crédit ont continué de se compresser. Les investisseurs continuent d’intégrer un environnement de croissance dans lequel les actifs risqués surperformeront.
Le spread moyen de l’indice Morningstar Corporate Bond s’est resserré de 1 point de base à +130, soit son niveau le plus bas depuis avril 2015. Depuis fin 1998, le spread moyen de l’indice a été de +168.
Le haut rendement s’est également bien comporte, le spread de l’indice Bank of America Merrill Lynch High Yield Master s’étant resserré de 7 points de base à +421, soit son niveau le plus bas depuis septembre 2014 et très en-deçà de sa moyenne des 20 dernières années. Depuis fin 1996, le spread moyen de l’indice est de +580.
L’activité sur le marché primaire a chuté à l’approche des fêtes de fin d’année. Pourtant, la demande continue de progresser. Les flux continuent d’atterrir dans les fonds obligataires et ETF à haut rendement, qui ont attiré 3,5 milliards de dollars la semaine dernière. C’est le troisième plus gros montant hebdomadaire au cours des douze derniers mois, avec une répartition égale entre gestion active et passive, signifiant que tant les investisseurs particuliers qu’institutionnels augmentent leur allocation à la classe d’actifs.
En l’absence d’offre de papier significative, cet élément technique devrait soutenir le marché jusqu’à la fin de l’année.