La hausse du cours des matières premières a été spectaculaire cette année, après des années de sous-performance (+32% pour l’indice S&P GSCI). Le cours de nombreux groupes miniers et pétroliers ont fortement rebondi cette année, accompagnant la hausse du cours du charbon, du minerai de fer, du cuivre et d’autres métaux industriels.
Les raisons de cette hausse sont de plusieurs ordres. La demande a été plus forte que prévu, grâce aux mesures fiscales de soutien de l’activité en Chine. Cela a été en particulier le cas pour l’acier, dont la demande est très liée aux dépenses d’infrastructures. A ce facteur s’est ajouté une moindre abondance de certains produits de base, liée à des problèmes météorologiques ou réglementaires.
Nous pensons que les cours des matières premières ont plus de risque de baisser au cours des prochains trimestres, mais la normalisation de la situation pourrait prendre du temps.
Pour le minerai de fer, notre prévision est un cours de 60 dollars la tonne en 2017 et 50 dollars en 2018 contre 35 dollars auparavant. Pour le charbon métallurgique (coke), nous prévoyons 200 dollars la tonne en 2017 et 120 dollars en 2018, contre 80 dollars auparavant.
Nos prévisions de long terme sont inchangées. D’ici 2020, nous tablons toujours sur un prix du minerai de fer de 35 dollars la tonne, de 80 dollars pour le coke et 50 dollars pour le charbon.
Nous avons revu à la hausse nos estimations de juste valeur pour un certain nombre de groupes miniers – Vale, Anglo American, Teck Resources et Glencore.
Si nous avons revu nos prévisions de court terme en hausse, nous sommes toujours prudents pour le long terme. Les cours actuels sont très au-dessus du coût marginal de production. La raison d’une baisse des cours tient à l’augmentation des capacités de production de charbon en Chine (règle des 276 jours), une augmentation de l’offre de minerai de fer (de la part de Vale notamment) avec le redémarrage de Samarco, la fin du mouvement de restockage, une normalisation de l’activité spéculative et la fin du soutien à l’activité en Chine.
En Chine, les mesures prises en 2016 n’ont fait que décaler dans le temps le mouvement de transition du modèle tiré par l’investissement vers un modèle plus porté par la consommation.
Le cours des valeurs minières intègre un très grand optimisme, ce qui nous semble risqué.