Le risque souverain a été le principal facteur de la dynamique des prix sur le marché des obligations d'État de la zone euro depuis la crise financière de 2008, et en particulier avec la crise de la zone euro à partir de 2011. Depuis cette époque et en particulier lorsque, à l’été 2012, le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, a déclaré qu’il ferait tout ce qu’il faut pour défendre la monnaie unique, la politique monétaire européenne a adopté une posture de plus en plus accommodante, jusqu’à la mise en place depuis 2014 d’un programme d’achat d’actifs (« Quantitative Easing ») et de baisses des taux de dépôt et du taux directeur.
En décembre dernier, la BCE a annoncé que le « QE » se poursuivra jusqu'à la fin de cette année, avec une réduction à partir d’avril du montant des achats mensuels d’actifs de 80 à 60 milliards d'euros. Mais tant que l’inflation ne sera pas plus solidement ancrée vers 2%, la politique monétaire de la BCE devrait rester accommodante encore un certain temps.
Les obligations souveraines de la zone euro devraient donc être soutenues, en particulier pour les émissions sur la partie la plus lointaine de la courbe. Cela dépendra toutefois des fondamentaux de l’économie de la zone euro (accélération de la croissance du PIB et de l’inflation) et également de facteurs techniques (montants des émissions de dette publique de la zone).
Les taux d’intérêt seront également sensibles à l’environnement international, comme on le voit depuis l’élection de Donald Trump (cf graphique).
À long terme, en supposant que les mesures de la BCE aient l'effet désiré sur l’activité économique, la reprise de l’investissement et la remontée du prix des actifs, les rendements obligataires à long terme pourraient donc continuer de s’apprécier, ce qui serait défavorable à la classe d’actifs.
Il reste toutefois un certain nombre de facteurs d’incertitude à clarifier : l’agenda politique en Europe est chargé (élections, négociations du Brexit, renégociation du plan d’aide à la Grèce…) ; toutes les économies de la zone euro sont encore loin du plein emploi (cas de la France…). L’environnement international (Etats-Unis, marchés émergents) pourrait également créer des surprises, ce qui ne manquera pas de créer de la volatilité sur les marchés financiers.
L’offre européenne
Pour les investisseurs du Vieux continent, 76 fonds passifs négociés en Bourse offrent une exposition à la catégorie Obligations EUR Emprunts d’Etat. Le tableau suivant comporte les dix plus importants en termes d’actifs sous gestion.
Comme le montre le tableau, parmi les différentes options disponibles aux investisseurs européens, il y a actuellement trois ETF couverts par la recherche des analystes de Morningstar, tous enregistrés à la vente en France.
Le fonds iShares Core € Govt Bond UCITS ETF EUR (Dist) (EUR) utilise la technique de réplication physique optimisée pour répliquer la performance de l’indice Barclays Capital Euro Treasury Bond Index. Le benchmark offre une exposition aux obligations d'État libellées en euros de qualité « investment grade », dont l'échéance résiduelle minimale est de un an, avec un montant minimal d'encours de 300 millions d'euros. iShares peut effectuer des prêts de titres (jusqu'à 100% du portefeuille). En ce sens, BlackRock, sa maison-mère, agit en tant que gestionnaire de placements. Les revenus provenant des prêts de titres sont répartis à hauteur de 62,5%/37,5% entre l’ETF et BlackRock. Les frais courants sont 0,20%, légèrement supérieurs à la moyenne de catégorie. Cet ETF est noté « Gold ».
Le db x-trackers II Eurozone Government Bond UCITS ETF (DR) 1C (EUR) aussi utilise la réplication physique optimisée pour suivre l’indice iBoxx EUR Sovereigns Eurozone TR Index, qui mesure le rendement des obligations d'État de haute qualité émises en euros. Dans la pratique, l’ETF acquiert un ensemble de titres choisis de manière à créer un portefeuille suffisamment similaire à celui de l'indice de référence, mais avec un nombre inférieur de composants, de manière à optimiser les coûts de transaction. Les quatre plus grands émetteurs de la zone euro (Italie, France, Allemagne et Espagne), représentant 80% de la valeur de l'indice. La répartition par date d'échéance se révèle assez équilibrée, avec environ 25-30% des émissions à court terme, 40-50% à moyen terme et 25-30% à long terme. Les frais courants sont de 0,15%, légèrement inférieurs à la moyenne de catégorie. Morningstar attribue à cet ETF une note des analystes « Silver ».
Le fonds Lyxor UCITS ETF EuroMTS All-Maturity Investment Grade (DR) (EUR) suit l'indice FTSE MTS Investment Grade Eurozone Government Bond (Ex-CNO) All-Maturity grâce à une réplication physique complète. Le benchmark mesure la performance des obligations d'État de la zone euro les plus significatives et les plus échangées, d'une durée minimale de un an avec une évaluation « investment grade » d'au moins deux des trois grandes agences de notation (S & P, Moody et Fitch). Ce fonds ne réalise pas des prêts de titres. Les frais courants s'élèvent à 17 points de base, en ligne avec la moyenne des concurrents. L'équipe d'analystes Morningstar attribue la note « Gold ».