Pour la Chine, le bilan de 2016 est globalement mitigé, même si l’année s’est terminée sur une bien meilleure note qu’elle n’avait commencé.
Après les tâtonnements sur la gestion de la bulle boursière de 2015 et la stratégie à l’égard du yuan, Pékin a décidé de prendre le taureau par les cornes et rassurer sur sa capacité de pilotage de la croissance économique – ce mouvement a d’ailleurs accompagné le processus de recentralisation du pouvoir engagé par Xi Jinping, depuis sa nomination en mars 2013.
Sans l’augmentation des dépenses publiques, des investissements des entreprises d’Etat et de la distribution de crédit, la croissance chinoise n’aurait sans doute pas atteint l’objectif de Pékin (entre 6,5% et 7%). Le PIB chinois a finalement cru de 6,7% l’an dernier.
Ce chiffre a constitué une bonne nouvelle, mais ce sont surtout les indicateurs avancés chinois, lesquels ont fortement rebondi à partir du second semestre 2016, qui ont rassuré les investisseurs.
Néanmoins, tout ceci s’est fait au prix d’un gonflement de l’endettement public et privé. En outre, les largesses de l’Etat chinois risquent de provoquer une mauvaise allocation du capital et de ralentir le processus de réduction des capacités dans des secteurs industriels où l’offre est largement excédentaire par rapport à la demande (cas des industries manufacturières comme l’acier).
Sur le moyen terme, la croissance de l’économie chinoise devrait continuer de ralentir, vers 5,5%-6% selon certaines estimations, voire peut-être moins, car les marges de manœuvre des autorités chinoises ont diminué (les réserves de changes sont inférieures à 3.000 milliards de dollars et les sorties de capitaux ont été significatives l’an dernier).
La bonne nouvelle est que la transition vers le nouveau modèle économique se poursuit. La part de la consommation et des services est sur le point de devenir l’un des principaux moteurs de la croissance économique (autour de 45%-50%), avec un accroissement du nombre de foyers disposant d’un revenu significatif (supérieur à 89.000 yuans par an).
La difficulté pour les investisseurs est de parvenir à capter ce potentiel d’enrichissement. Les indices boursiers locaux sont marqués par un biais important qui ne favorise pas le secteur de la consommation. La consommation cyclique et défensive représentent respectivement 6,6% et 3,2% de l’indice Morningstar China NR CNY, contre 32,8% pour les services financiers, 7,2% pour l’industrie, 6,9% pour l’immobilier.
Seule la technologie, avec 18,3% de l’indice, peut offrir un vivier de valeurs attrayantes pour l’investisseur en quête de valeurs de croissance, à condition de les payer avec une décote raisonnable.
Certains gérants bien notés par Morningstar parviennent néanmoins à tirer leur épingle du jeu. La difficulté pour l’investisseur est de savoir s’il préfère jouer la croissance chinoise ou émergente en direct ou à travers des entreprises occidentales bien exposées à cette thématique.
Source: Morningstar Direct