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Allocation d’actifs : place aux « Goldilocks »

Retour de la croissance, faible inflation… Les investisseurs mettent leur cash au travail et privilégient les actifs risqués.

Jocelyn Jovène 17.10.2017
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Les modes passent et changent rapidement sur les marchés. Alors que cet été, les investisseurs avaient à l’esprit les craintes d’une stagnation durable, les voici prêts à parier sur les actifs risqués pour tirer parti d’un environnement où la croissance économique semble bien installée, mais où l’inflation est absente – environnement qualifié de « Goldilocks ».

Pour la première fois depuis 2011, le nombre d’investisseurs estimant que la croissance sera supérieure à la tendance de long terme a dépassé celui de ceux qui pensent que la croissance va rester inférieure à sa tendance de long terme.

41% des sondés estiment de fait que la croissance économique va s’accélérer, soit le niveau le plus élevé depuis mai 2017.

Dans le cadre de la dernière édition de l’enquête mensuelle de Bank of America Merrill Lynch, publiée ce mardi, les gérants ont une vue positive (+45% d’opinions surpondérer) sur les actions mondiales, même si les stratégistes de la banque observent qu’historiquement, un tel degré d’optimisme, la baisse des liquidités dans les portefeuilles est souvent le signal contrariant d’une sous-performance à venir des actions.

Les portefeuilles ont largement favorisé les banques et les actions japonaises, deux classes d’actifs considérées comme bénéficiant le plus de l’environnement actuel. A l’inverse, les choix d’allocation sont défavorables aux services collectifs, à la santé, aux marchés émergents et aux obligations.

Parmi les risques les plus nettement identifiés par les investisseurs figurent une erreur de politique monétaire, la Corée du Nord et un krach obligataire (le premier et le deuxième risque étant à l’évidence liés).

Il est aussi intéressant de noter que pour les investisseurs sondés, le pari actuellement le plus joué est le secteur des valeurs de croissance (« Long NASDAQ ») pour 29% des sondés, avant une position longue sur le crédit européen (très cher au regard du niveau des spreads) et les actions de la zone euro (qui bénéficient d’un regain d’intérêt significatif cette année, grâce notamment à l’accélération des prévisions de croissance bénéficiaire).

En termes d’allocation, les actions sont toujours plébiscitées, et les obligations délaissées, alors que les données de flux de Morningstar montrent a contrario une collecte toujours très significative sur cette classe d’actif, notamment vers les stratégies les plus diversifiées, c’est-à-dire les plus à même de tirer parti des rendements offerts par certaines classes d’actifs (prêts, ABS…).

 

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A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.