Cet article a été rédigé par Mathias Palowski, gérant de portefeuilles et Ricky Williamson, gérant de portefeuilles. Il a été publié dans le GIS daté de septembre 2017. L’article qui suit en est la traduction éditée.
La dette émergente a enregistré de belles performances cette année. La dette en devises locales, représentée par l’indice JPMorgan Government Bond Index-Emerging Markets (JPM GBI-EM) a bondi de 14% au cours des huit premiers mois de l’année, tandis que sa version en devises fortes (« hard currency »), le JPM EMBI Global Diversified, a progressé de 9%.
La classe d’actifs surpasse l’indice Barclays Bloomberg US Aggregage Bond, qui n’a progressé que de 3,6%.
Les flux de souscriptions donnent la même image : les investisseurs qui avaient fui la classe d’actifs fin 2016 sont revenus massivement, et les flux de collecte atteignent des records cette année. Ceci devrait logiquement se traduire par une diminution des rendements futurs. Mais où en est-on sur le plan de la valorisation ?
Nous continuons de trouver de la valeur dans la classe d’actifs et jugeons attrayants les rendements offerts par la dette émergente en devise locale. L’indice JPM GBI-EM Global Diversified affichait un rendement d’un peu plus de 6% en termes nominaux à la fin du mois d’août – ce qui représente un point de pourcentage de moins qu’au début de 2016, mais demeure attractif par rapport à l’histoire.
Notre enthousiasme est cependant tempéré par le fait que les devises émergentes se sont sensiblement appréciées, avec un gain de 7% par rapport au dollar depuis la fin novembre 2016.
Au cours du premier semestre 2016, notre conviction sur la dette émergente en devise locale et forte s’est bâtie sur nos vues sur la valorisation et les fondamentaux. Cette position n’a pas été altérée par la victoire de Donald Trump, qui a entraîné un mouvement de correction sur la classe d’actifs.
Au cours du mois de novembre, la dette émergente en devise forte avait baissé de 4,1%, tandis que les indices en devise locale et les devises émergentes avaient perdu respectivement 7% et 5,1%.
Cette chute s’expliquait alors par les craintes de la mise en place d’une politique protectionniste et d’expansion fiscale, qui conduirait à une accélération de la croissance américaine et une hausse du dollar. Un dollar plus fort pénalise les investisseurs en dette émergente en créant des difficultés pour les pays émergents qui empruntent en dollars de rembourser leur dette.
S’il n’était (et n’est toujours) pas possible de prévoir quelle politique l’administration américaine va poursuivre, nos vues sur les fondamentaux de la classe d’actifs n’avaient guère bougé. La chute des indices et de la classe d’actifs n’avait donc fait que renforcer notre conviction.
Source : Morningstar
La classe d’actifs n’est pas aussi attrayante qu’elle pouvait l’être au début de l’année 2016, mais nous estimons que la dette en devise locale mérite l’attention des investisseurs. Cela est particulièrement vrai d’un point de vue relatif.
L’appréhension du potentiel d’appréciation de la classe d’actifs doit être contrebalancée par une bonne appréciation du risque. De ce point de vue, les investisseurs doivent faire attention à l’évolution des devises et au fait que la classe d’actifs tend à avoir une forte corrélation avec les actions au cours d’un cycle de marché.